Un juge tunisien a émis un mandat d’arrêt à l’encontre de l’ancien premier ministre Ali Larayed, membre influent du parti islamiste Ennahda, dans une affaire d’envoi présumé de djihadistes en Syrie.
La décision a été prise après que M. Larayed, qui a été ministre de l’Intérieur entre décembre 2011 et mars 2013, a comparu devant un juge d’instruction chargé de l’affaire, selon le portail d’information tunisien Kapitalis.
Larayed, qui a été Premier ministre entre mars 2013 et janvier 2014, a déjà comparu à plusieurs audiences en septembre, lorsqu’il a été arrêté dans le cadre de cette affaire. L’homme politique, vice-président d’Ennahda, rejette les accusations portées contre lui.
Après sa libération, Larayed lui-même a qualifié les poursuites judiciaires à son encontre de «purement politiques» et a dénoncé une «politique de harcèlement» contre le parti. Le président du parlement dissous et chef du parti islamiste, Rachid Ghanuchi, a également été interrogé dans le cadre des enquêtes.
Il a indiqué qu’entre 2012 et 2014, «l’apogée des révolutions du ‘Printemps arabe'» a eu lieu, ajoutant que «profitant de ce chaos, les jeunes Tunisiens ont voyagé vers des destinations inconnues pour de nombreuses raisons, notamment les études, le tourisme et la recherche d’emploi».
En ce sens, il a souligné l’existence à l’époque d’une «dérive sécuritaire sans précédent», tout en niant que les autorités tunisiennes disposaient alors de documents prouvant que ces personnes se rendaient dans des zones de conflit, dont la Syrie.
Ennahda, la force dominante du parlement suspendu en juillet 2021 par le président, Kais Saied, a vivement critiqué le président pour les mesures exceptionnelles annoncées depuis cette date, lorsqu’il s’est arrogé tous les pouvoirs en dissolvant également le gouvernement.
Les élections législatives de samedi ont été marquées par un taux de participation record – moins de neuf pour cent – à la suite d’un boycott de l’opposition, qui a également appelé à ne pas participer au référendum constitutionnel de juillet, qui donne plus de pouvoirs à la présidence et retire de l’influence au Parlement.
Source: (EUROPA PRESS)