Un tribunal argentin a condamné mercredi Mario Sandoval, inspecteur adjoint de la police argentine sous la dictature d’Augusto Pinochet, à 15 ans de prison pour crimes contre l’humanité pour avoir enlevé un militant péroniste dans les années 1970.
«Il est résolu de condamner Mario Alfredo Sandoval à 15 ans de prison et à la déchéance totale pour avoir été considéré comme pénalement responsable des délits de privation illégale de liberté, aggravés par sa position d’agent public, et pour avoir infligé des tortures au détriment d’une personne politiquement persécutée», peut-on lire dans la sentence, comme le rapporte l’agence de presse Télam.
Au cours de la séance, M. Sandoval a souligné qu’il avait «toujours» dit la vérité et que, bien qu’il «regrette» et compatisse «à la douleur de la famille Abritata», il n’était «ni le commissaire ni l’inspecteur qui s’est rendu au domicile et a arrêté cette personne», selon l’agence.
Sandoval, répresseur argentin extradé en 2019 de France, est le principal accusé de l’enlèvement et de la disparition en 1979 d’Hernán Abriata, étudiant et militant des Jeunesses péronistes, alors âgé de 25 ans et étudiant en architecture.
Les proches d’Abriata ont déposé une plainte contre Sandoval il y a dix ans, ce qui a conduit un juge fédéral à intenter une action en France pour extrader l’ex-flic. Sandoval avait fui en France après la fin de la dictature, lorsque des enquêtes sur les violations des droits de l’homme ont été ouvertes dans le pays.
En 2014 et 2017, deux tribunaux français se sont prononcés en faveur de son extradition. Par la suite, le 31 août 2018, Édouard Philippe, alors Premier ministre français, a signé un décret accordant l’extradition de Sandoval.
Suite à cela, sa défense a déposé un recours auprès du Conseil Constitutionnel en faisant valoir que les crimes qui lui étaient reprochés étaient prescrits. L’instance française a rejeté ses arguments et a finalement accordé son extradition vers l’Argentine en décembre 2019.
Source: (EUROPA PRESS)