Près d’une centaine de personnes, dont des survivants de la bombe atomique, ont manifesté lundi à Hiroshima pour protester contre le projet du gouvernement japonais d’augmenter les dépenses militaires alors que les tensions dans la région s’intensifient.
Les manifestants ont fait valoir que la décision de Fumio Kishida de stipuler une capacité de contre-attaque viole la constitution du pays, car elle établit une politique historique limitée à l'»autodéfense» nationale.
Kunihiko Sakuma, président du Conseil des organisations de victimes de la bombe atomique d’Hiroshima, a critiqué le fait que cette politique «ne conduira pas à une solution pacifique».
«Si le Japon renforce sa dissuasion, les autres pays la renforceront. Cela ne conduira pas à une solution pacifique». Une augmentation de 2 % du PIB est une augmentation très anormale», a-t-il déclaré, comme le rapporte l’agence de presse Kyodo.
Shunichi Ishiguchi, qui représente l’organisation Hiroshima Total Action, a déclaré qu’il ne pouvait s’empêcher de «se souvenir de l’histoire d’avant-guerre du Japon qui se dirigeait vers l’agression».
Le gouvernement japonais a présenté vendredi des budgets annuels caractérisés par une allocation sans précédent de 6 800 milliards de yens (environ 48 milliards d’euros) aux dépenses militaires du pays, afin de soutenir une nouvelle politique de défense stratégique agressive prévue pour contrer la menace posée par la Corée du Nord et l’expansion de la Chine dans la région indo-pacifique.
La nouvelle enveloppe de dépenses de défense pour 2023 est supérieure de 26,4 % à celle de l’année dernière et représente la première étape pour briser le plafond historique de 1 % du PIB alloué au secteur militaire, avec l’intention de le porter à 2 % d’ici 2027, conformément aux attentes de l’OTAN, bien que la santé budgétaire du pays soit la pire parmi les grandes économies industrialisées, avec une dette publique représentant plus du double du PIB.
Source: (EUROPA PRESS)