Le nouveau gouvernement de coalition israélien a approuvé mardi un amendement à la Loi fondamentale pour permettre la nomination de deux ministres, après que le Sionisme religieux et le Shas aient exigé que cette mesure soit prise avant l’inauguration, afin de soutenir le Premier ministre désigné Benjamin Netanyahu.
Les membres de l’exécutif sortant ont prolongé la séance jusqu’aux premières heures du matin par de longs discours pour tenter d’empêcher le vote, qui s’est soldé par 63 voix pour et 55 contre, signe de la majorité dont jouit à la Knesset la coalition dirigée par le Likoud, qui comprend plusieurs partis d’extrême droite et ultra-orthodoxes.
Les dirigeants du Sionisme religieux et du Shas, respectivement Bezalel Smotrich et Aryeh Deri, avaient demandé ces modifications de la Loi fondamentale afin qu’il n’y ait pas de problème au moment de leur entrée en fonction. Ainsi, un mécanisme de nomination est créé sans directive gouvernementale pour permettre à Smotrich d’occuper un poste au ministère de la défense, tout en levant les obstacles à la reprise du portefeuille de la santé par Deri suite à sa condamnation avec sursis pour fraude.
Smotrich sera donc chargé des affaires civiles et sociales, un poste jusqu’ici délimité par une directive gouvernementale, qui ne sera pas nécessaire cette fois-ci. Ses pouvoirs comprendront également les nominations militaires et la construction de colonies en Cisjordanie, qui sont illégales au regard du droit international, selon le Times of Israel.
Les changements, quant à eux, lèvent les obstacles à la possibilité pour Deri, une personne condamnée, d’occuper un poste officiel. Le chef du Shas a été condamné à une peine avec sursis en janvier et, dans le cadre de l’accord, il a démissionné de son siège avant le verdict afin d’éviter que le tribunal ne se prononce sur la question de savoir si ses actes constituent un comportement immoral pour un fonctionnaire, ce qui l’aurait disqualifié pour sept ans.
La coalition dirigée par le Likoud de Netanyahu comprend les partis d’extrême droite et ultra-orthodoxes Otzma Yehudit, Sionisme religieux, Noam, Shas et Judaïsme unifié de la Torah. Au total, ces partis contrôlent 64 des 120 sièges de la Knesset, le parlement israélien.
Après l’annonce de l’accord, le premier ministre sortant Yair Lapid a déclaré qu’il s’agissait du «gouvernement le plus extrême de l’histoire du pays», tandis que le ministre sortant de l’économie Avigdor Lieberman a déploré les concessions faites aux partis d’extrême droite et ultra-orthodoxes, accusant M. Netanyahou de «réunir le gouvernement des ténèbres».
Source: (EUROPA PRESS)