La Campagne mondiale pour la paix et la justice au Cameroun a appelé le gouvernement de ce pays africain à accepter l’offre de médiation faite la semaine dernière par les autorités canadiennes pour un éventuel accord avec les séparatistes anglophones afin de mettre fin à un conflit qui a fait plus de 6 000 morts depuis 2017.
La situation actuelle du processus est confuse, car le gouvernement canadien s’est présenté comme un médiateur vendredi dernier, mais quelques jours plus tard, les autorités camerounaises ont rejeté toute implication d’Ottawa dans les négociations avec les séparatistes.
Dans ce contexte, l’ONG appelle le gouvernement camerounais à «renouveler son engagement envers le processus canadien», car «les meurtres, l’anarchie, la destruction et l’impunité qui prévalent dans les zones de conflit n’ont fait que générer davantage de violence et d’insécurité».
«À cet égard, la solidarité du gouvernement du Cameroun avec le processus canadien est vitale», a ajouté le groupe dans une déclaration sur son site web.
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, n’a pas commenté exactement le refus du gouvernement camerounais, mais a déclaré que les parties en conflit avaient déjà tenu trois réunions en Ontario et au Québec. «Le gouvernement camerounais nous a approchés et nous avons également invité un représentant des Nations unies à être présent lors de la médiation», a-t-elle déclaré mardi.
Les régions anglophones du Cameroun — Nord-Ouest et Sud-Ouest — ont été secouées par des conflits suite à la répression des mouvements séparatistes après l’autoproclamation d’indépendance de l’Ambazonie le 1er octobre 2017.
L’année précédente, cette région – qui faisait autrefois partie des colonies britanniques d’Afrique mais qui a décidé de rejoindre le Cameroun français – a été le théâtre de manifestations pacifiques réclamant une plus grande autonomie ou l’indépendance en raison de la discrimination exercée par les autorités centrales, notamment sur les questions linguistiques.
Depuis lors, les groupes armés ont proliféré et le soutien aux séparatistes, auparavant marginalisés, a augmenté. Le gouvernement a répondu par une répression sévère, au cours de laquelle les organisations de défense des droits de l’homme ont accusé les forces de sécurité de commettre des atrocités.
Source: (EUROPA PRESS)