Le président du Comité militaire de l’OTAN, l’amiral néerlandais Rob Bauer, a fait valoir que les États membres de l’OTAN devaient passer à une «économie de guerre» pour répondre aux besoins de l’Ukraine face à l’invasion russe.
«Nous devons augmenter la production de l’industrie de la défense et on en parle déjà de plus en plus au niveau national. Il pourrait s’agir de privilégier certaines matières premières, certaines capacités de production nécessaires à l’industrie de la défense plutôt qu’à l’industrie civile. Ces priorités devraient faire l’objet d’un débat sur, en partie, une économie de guerre en temps de paix», a déclaré M. Bauer dans une interview accordée samedi à la chaîne de télévision portugaise RTP.
M. Bauer a déclaré qu’au cours du dernier quart de siècle, l’économie mondiale a fonctionné selon le principe du «maintenant et ensuite», mais les importantes pertes matérielles et techniques de la guerre ont révélé la faiblesse de cette approche.
«Les deux parties dépensent beaucoup de munitions et de matériel destructeur : chars et avions. Les deux parties doivent acheter beaucoup de matières premières et de munitions pour continuer à se battre. Le problème pour les deux est que l’industrie de la défense en Occident et en Russie doit augmenter sa production», a-t-il fait valoir. Les stocks dans les arsenaux «ne sont généralement pas nécessaires, mais quand ils le sont, c’est de la folie», a-t-il déclaré.
Pour réaliser cette transition, il faudra un changement de mentalité de la population, qu’il a qualifié de «difficile». «Nous devons nous assurer que les Russes ne gagnent pas la guerre en Ukraine. S’ils le font, nous aurons un problème beaucoup plus important en termes d’argent et de défense : les Russes seront à nos frontières», a-t-il averti.
M. Bauer a désigné le réarmement comme l’une des principales priorités de l’Alliance, qui, a-t-il reconnu, a perdu le monopole de l’initiative militaire. Entre-temps, Moscou maintient des objectifs stratégiques qui vont au-delà de l’Ukraine et cherche à retrouver la dimension de l’ancienne Union soviétique, a-t-il souligné.
Source: (EUROPA PRESS)