Seuls 11,3 % des électeurs inscrits ont voté au second tour des élections législatives tunisiennes de ce dimanche, qui ont été marquées par une apathie généralisée des électeurs et par les critiques de plusieurs médias contre les entraves des autorités à la couverture des élections.
L’Instance supérieure indépendante pour les élections a fourni les chiffres définitifs de la participation après la fermeture des bureaux de vote lors d’une conférence de presse au Palais des congrès de Tunis, rapportée par Mosaique FM.
Ce chiffre intervient après que 887 638 personnes aient voté sur un total de 7 853 447 inscrits sur les listes électorales tunisiennes.
Au cours de la journée, le chef de la Haute Autorité indépendante pour les élections, Faruq Buaskar, a qualifié le taux de participation de chiffre «respectable» et a déclaré que le processus de vote se déroulait sans heurts et sans irrégularités notables, selon des propos rapportés par Mosaique FM.
Plus tard, le porte-parole officiel de la Commission, Mohamed al Tlili al Mansari, a déclaré que le fait même de publier des pourcentages aussi décevants pour les aspirations du gouvernement en matière de participation sert précisément à démontrer la transparence dont font preuve les autorités.
«L’autorité assure une transparence totale sur tous les chiffres concernant le processus de vote au second tour des élections législatives, et n’a pas peur de donner les informations correctes», a-t-il déclaré.
Cependant, du côté de l’opposition, le secrétaire général de l’Union populaire républicaine, Lotfi Mraihi, a déclaré que ce taux de participation signifie que le moment est venu de «chercher une autre légitimité parallèle à celle du président Kais Saied».
Quelque 262 candidats, dont 34 femmes seulement, sont en lice pour 131 sièges dans une élection à laquelle seuls 11,2 % des électeurs inscrits ont participé au premier tour le mois dernier, sur fond d’appels à une réforme politique totale du système actuel imposé par le président Kais Saied.
Depuis juillet 2021, Saied a fait passer une série de mesures visant à réformer le système politique tunisien, notamment un référendum constitutionnel, approuvé au milieu des boycotts de l’opposition, qui renforce les pouvoirs de la présidence. L’opposition a dénoncé la dérive autoritaire du président et a exigé sa démission.
Dans ce contexte, Mosaique FM a dénoncé le fait que plusieurs photojournalistes et journalistes de plusieurs médias ont été gênés dans leur couverture des élections en se voyant interdire l’accès à certains bureaux de vote.
Samia Nasri, correspondante de la radio régionale Sabra, s’est plainte que les forces de sécurité l’aient empêchée de prendre des photos de plusieurs bureaux de vote dans les circonscriptions d’Ain Jalloula, Waslatia et Sbeija. Le journaliste Siham Hamdi de Radio Al Hayat a également fait état d’entraves dans les mêmes endroits.
Le chef adjoint de l’Autorité supérieure indépendante pour les élections, Maher al-Jedidi, a souligné dans des déclarations aux mêmes médias qu’il allait enquêter sur ces allégations.
Source: (EUROPA PRESS)