La présidente du Pérou, Dina Boluarte, a annoncé dimanche deux projets de réforme constitutionnelle visant à organiser des élections générales cette année, si le Congrès n’approuve pas des élections anticipées.
L’une des propositions de M. Boluarte consiste à organiser les élections le deuxième dimanche d’octobre, le 15, tandis que le second tour aurait lieu en décembre.
Deuxièmement, il a indiqué que le deuxième projet de loi est une réforme de la Constitution de 1993 par le prochain Parlement élu, après son approbation au Congrès, il devra être soumis à un référendum afin que les citoyens puissent décider si la réforme est approuvée.
«La proposition de l’exécutif avec cette initiative législative vise une large participation des citoyens, en particulier des secteurs les plus exclus de la société», a-t-il déclaré, après avoir soutenu que «ce projet de loi s’inscrit parfaitement dans les attentes d’un secteur du Congrès».
De même, le président péruvien a critiqué le Parlement pour ne pas être parvenu à approuver l’avancée électorale, malgré les manifestations massives qui ont lieu et qui la réclament.
» Le Congrès de la République débattait d’avancer les élections à 2023. Et comme nous le savons déjà à cette heure, (cela a été) un débat stérile (dans lequel) rien de concret n’a été obtenu, si ce n’est la reconsidération qui sera débattue demain et qui, nous l’espérons, mérite une seconde réflexion, étant donné la gravité de la situation», a déploré M. Boluarte.
Dimanche, le bureau du médiateur péruvien a pointé la responsabilité des institutions du pays, critiquant le fait que «la mort de personnes lors de manifestations n’est pas un ‘coût social’, ni un ‘dommage collatéral'».
«La façon la plus moralement répugnante d’agir est de laisser mourir des gens alors que vous avez entre les mains le pouvoir politique de pacifier et de changer le cours tragique de ces journées. Le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif peuvent le faire», peut-on lire dans une déclaration de l’organisme, qui a indiqué que 58 décès ont été enregistrés depuis le début des protestations.
Le Pérou traverse une profonde crise politique à la suite de la destitution par le Congrès de l’ancien président Pedro Castillo, qui a annoncé le 7 décembre la dissolution du Parlement andin et la mise en place d’un gouvernement d’urgence.
Suite à l’arrestation de l’ancien président, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans diverses régions du pays pour demander la démission du président Dina Boluarte, la dissolution du Congrès et la convocation urgente d’élections présidentielles.
Source: (EUROPA PRESS)