La justice tunisienne a ordonné dimanche l’arrestation de l’ancien président de la Cour de cassation Tayeb Ras et de l’ancien procureur de première instance de la capitale Al Bashir al Akrami, les accusant tous deux d’avoir commis des délits de corruption.
Les deux juges, qui ont été disqualifiés en août avec 50 autres magistrats par décret du président tunisien Kais Saied – accusé par ses détracteurs d’abuser de son autorité pour tenter de contrôler à tout prix le pouvoir judiciaire – ont été arrêtés, a appris Mosaique FM.
L’ancien président de la Cour de cassation a été arrêté sur ordre du ministère public sur la base de poursuites judiciaires publiées à son encontre par la justice tunisienne dans le cadre d’une affaire de corruption présumée.
Entre-temps, l’ancien procureur de première instance a été arrêté sur les instructions d’un autre procureur de première instance de la ville de Tunis, comme l’a détaillé la station susmentionnée, pour le mauvais traitement d’un dossier présumé lié au meurtre de l’homme politique Chokri Belaid, leader du Mouvement patriotique démocratique unifié, une force marxiste et panarabe.
Belaid a mené une campagne pour dénoncer la complicité présumée du parti islamiste Ennahda et des Ligues de défense de la révolution, que certains opposants décrivent comme la branche armée du mouvement islamiste.
Le président a inculpé en juin 2022 près de 60 juges qu’il accuse d’être impliqués dans des affaires de corruption et même d’avoir fourni une protection à des personnes soupçonnées de terrorisme, dans le cadre des mesures prises depuis qu’il a dissous le gouvernement et suspendu le Parlement en juillet 2021 pour s’arroger tous les pouvoirs.
Dans la foulée, le tribunal administratif tunisien a réintégré en août une cinquantaine de juges évincés par un décret de Kais Saied, accusé par ses détracteurs d’abuser de son autorité pour tenter de contrôler à tout prix le pouvoir judiciaire.
Source: (EUROPA PRESS)