La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré mercredi que le nouveau train de sanctions que l’Union européenne est en train de finaliser contre le régime de Vladimir Poutine à l’occasion de l’anniversaire de son invasion de l’Ukraine aura un impact de 11 milliards d’euros, avec des mesures qui comprennent des restrictions sur les exportations de technologies clés pour l’armement russe mais qui viseront également l’Iran pour son soutien à la Russie.
«Nous ne serons jamais à la hauteur des sacrifices et du courage du peuple ukrainien, mais nous pouvons nous tenir fermement à ses côtés», a déclaré Mme Von der Leyen dans un discours prononcé devant l’assemblée plénière du Parlement européen à Strasbourg, en France, avant de passer en revue le soutien financier, militaire et politique apporté à Kiev et de souligner l’engagement du bloc en faveur de l’intégration de l’Ukraine dans le club européen.
«Un an après l’invasion, les fantasmes impériaux de Poutine se heurtent à la dure réalité, tandis que les rêves de l’Ukraine sont plus vivants que jamais», a-t-elle déclaré, se félicitant du fait que les Ukrainiens résistent aux «plans machiavéliques de Poutine».
Lors de son voyage à Kiev avec une partie du collège des commissaires le 2 février, la chef de l’exécutif européen avait déjà annoncé que l’UE préparait un dixième train de sanctions contre le Kremlin et ses complices pour marquer le premier anniversaire de l’invasion.
Mme Von der Leyen a souligné que la communauté internationale parvient à «affaiblir» la «machine de guerre» de Poutine, notamment grâce aux neuf trains de sanctions adoptés par l’UE au cours des douze derniers mois, et a expliqué que l’UE cherche à «maintenir une forte pression» avec la nouvelle série de mesures coercitives sur la table.
«Ce paquet représentera 11 milliards d’euros», a-t-elle déclaré à propos de l’impact des nouvelles interdictions commerciales et des restrictions sur les exportations de technologies vers la Russie, qui sont examinées par les États membres lors d’une réunion des ambassadeurs ce mercredi.
Dans un message enregistré, le conservateur allemand a donné plus de détails sur la proposition de Bruxelles, qui prévoit l’interdiction d’exporter des articles technologiques que la Russie ne se procure qu’auprès de partenaires européens, tels que des biens électroniques, des véhicules spécialisés, des moteurs d’avion, des composants et des pièces détachées pour camions, ainsi que des éléments de construction pouvant être utilisés par l’armée russe, comme des antennes.
M. Von der Leyen a déclaré qu’il envisageait d’imposer des restrictions sur «des dizaines de composants électroniques» utilisés dans les systèmes militaires russes, tels que les drones, les missiles et les hélicoptères, et que les mesures viseraient également les fabricants iraniens dont Moscou utilise les drones pour bombarder l’Ukraine. «Ces drones iraniens tuent des civils ukrainiens, c’est effroyable. C’est pourquoi, pour la première fois, nous proposons des sanctions contre les opérateurs iraniens, y compris les gardiens de la révolution. Il est de notre devoir de sanctionner et de confronter l’Iran qui fournit des drones», a-t-il déclaré.
«Avec cela, nous interdisons tous les éléments technologiques qui sont sur le champ de bataille et nous nous assurons que la Russie n’a aucun moyen de les obtenir», a-t-il déclaré, ajoutant qu’il y aura également des restrictions contre sept entités iraniennes qui fournissent ces éléments à Moscou, étendant ainsi le «veto total» à l’Iran pour vendre des technologies sensibles que la Russie utilise dans l’invasion militaire de l’Ukraine.
Il y aura également davantage de mesures pour que les États membres disposent d’outils pour éviter de contourner les sanctions, ainsi que l’interdiction pour les personnes de nationalité russe d’occuper des postes à responsabilité dans les entreprises présentes dans les infrastructures critiques de l’UE.
SANCTIONS SUR LES MÉDIAS DE LA PROPAGANDE Sur la table des ambassadeurs, ont déclaré des sources européennes et diplomatiques à Europa Press, se trouvent diverses options qui incluent des sanctions contre 170 personnes et entités impliquées dans la guerre contre l’Ukraine.
Selon le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, des mesures seront prises à l’encontre des dirigeants militaires et politiques, ainsi que des propagandistes et des personnes responsables de la diffusion de la désinformation. L’UE va envisager d’ajouter à la «liste noire» l'»armée de propagandistes» du Kremlin et les médias qui «contaminent» l’environnement médiatique.
Le chef de la diplomatie européenne a expliqué qu’elle proposera d’étendre les sanctions aux dirigeants des zones occupées de l’Ukraine qui donnent illégalement une couverture institutionnelle à l’invasion russe, comme les responsables juridiques et politiques.
Source: (EUROPA PRESS)