Les groupes socialiste et libéral (S&D et Renouveau) du Parlement européen ont demandé mercredi la démission du commissaire hongrois chargé de la politique de voisinage et de l’élargissement, Oliver Varhelyi, après avoir été surpris par les micros du Parlement, mardi, lorsque, croyant ne pas être écouté, il a traité les députés de la séance d'»idiots».
«Combien d’idiots reste-t-il ?» a-t-il dit en hongrois à son chef de cabinet, pensant que ses paroles n’étaient pas entendues après avoir pris la parole en séance plénière en réponse à des questions posées par des députés.
Le commissaire a présenté ses excuses mercredi dans un communiqué regrettant ce qu’il a qualifié de «malentendu», affirmant qu’une conversation privée avec un membre de son personnel avait été sortie de son contexte.
L’eurodéputé socialiste Sándor Rónai a qualifié les remarques du commissaire d'»insulte brutale et sans précédent» car il est «inacceptable» qu’un haut fonctionnaire d’une autre institution européenne «viole l’intégrité du Parlement» et a appelé la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, à prendre des «mesures fermes».
L’eurodéputée libérale Irene Joveva a qualifié les explications du commissaire de «cyniques» après avoir accusé l’Assemblée d’avoir mal interprété ses propos au lieu de s’excuser. Elle a déclaré : «Honnêtement, il y a très peu de gens qui le croient», avant de lui reprocher de se référer ainsi aux représentants élus du Parlement européen, dont le rôle est de demander des comptes à la Commission.
«Nous ne sommes pas surpris que la personne nommée par Viktor Orbán – le Premier ministre hongrois – soit contre les processus démocratiques, mais ce n’est pas la façon dont cette Assemblée fonctionne», a-t-il déclaré, ajoutant qu’il s’agit d’un autre exemple de Varhelyi «qui n’est pas fait pour ce travail».
Il a également exhorté Mme Von der Leyen à mener une enquête «attendue depuis longtemps» sur les «nombreuses allégations» de mauvaise conduite du commissaire, en particulier sur ses relations dans la région des Balkans. «Les commissaires doivent agir dans l’intérêt de l’Europe et, s’il est prouvé qu’ils se sont mal comportés, ils doivent démissionner», a-t-il déclaré.
Le porte-parole de la Commission, Eric Mamer, a déclaré lors d’une conférence de presse mercredi que Bruxelles «n’a pas l’intention de mener une enquête» sur cette affaire et a fait référence à la déclaration d’excuses du commissaire.
Source: (EUROPA PRESS)