Le département d’État américain a déclaré que les arrestations de dirigeants politiques de l’opposition en Tunisie au cours de la semaine écoulée «vont à l’encontre des principes adoptés par les Tunisiens dans une constitution qui garantit explicitement la liberté d’opinion, de pensée et d’expression».
L’arrestation lundi de l’ancien président du Parlement Rachid Ghanuchi, la fermeture du siège du parti Ennahda et l’interdiction des réunions de certains groupes d’opposition – ainsi que l’insinuation par le gouvernement tunisien que ces mesures sont basées sur des déclarations publiques – représentent une escalade troublante de la part du gouvernement contre ses opposants», a déclaré le porte-parole adjoint du département d’État, Vedant Patel.
L’obligation du gouvernement tunisien de respecter la liberté d’expression et les autres droits de l’homme est plus importante que n’importe quel individu ou parti politique», a-t-il poursuivi, avant d’ajouter qu'»elle est essentielle à une démocratie saine et aux relations entre la Tunisie et les États-Unis».
Pour sa part, le ministre tunisien des affaires étrangères, Nabil Ammar, dans une déclaration rapportée par Mosaique FM, a exprimé son rejet de la «préoccupation» des autres pays à l’égard de leur politique intérieure.
Les lois de la République s’appliquent à tous les justiciables de manière égale et sans discrimination, avec toutes les garanties nécessaires. La justice est exercée de manière impartiale sans être affectée par la vague de commentaires inacceptables», a-t-il déclaré.
Ces derniers jours, les Nations Unies et l’Union Européenne ont condamné l’arrestation de Ghanuchi et de trois autres leaders de l’opposition, Belgacem Hassen, Mohamed Cheniba et Mohamed Gumani.
L’opposition, regroupée pour l’essentiel autour du Front de salut national, a dénoncé la dérive autoritaire du président et exigé sa démission, notamment après que son appel au boycott du référendum constitutionnel et des élections législatives de décembre et janvier a donné lieu à un fort taux d’abstention, qui reflète, selon elle, le manque de soutien populaire à M. Saied.
Source: (EUROPA PRESS)