Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Abul Gheit, a appelé l’armée soudanaise et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), engagées depuis samedi dans des combats qui ont fait au moins 270 morts, à accepter un cessez-le-feu à l’occasion de l’Aïd al-Fitr, la date qui marque la fin du mois de Ramadan, qui sera célébrée ce vendredi.
J’appelle les frères soudanais, l’armée et la RSF, au nom de l’arabisme, de l’islam et de l’humanité, à déclarer un cessez-le-feu pendant les jours de l’Aïd afin que la population puisse respirer et s’occuper des cas humanitaires critiques et urgents», a-t-il déclaré, selon un communiqué publié sur le site Internet de l’agence.
Il est très triste de constater qu’en ce jour béni de l’Aïd al-Fitr, les Soudanais sont terrifiés chez eux, craignant pour leur vie», a-t-il déclaré, avertissant que les combats ne faisaient qu'»accroître les souffrances de la population». Au cours des dernières heures, j’ai reçu de nombreux appels d’habitants du Soudan qui souffrent de conditions stressantes et dangereuses, et je les transmets aux parties belligérantes», a-t-il déclaré.
Abul Gheit a rappelé à l’armée et à la RSF que «le Ramadan est un mois sacré» et leur a demandé «de ne pas en faire une période de tristesse pour le peuple soudanais». Que les jours de l’Aïd soient une trêve au cours de laquelle les tirs des deux côtés cessent complètement afin que les gens puissent se nourrir et que les malades puissent recevoir des médicaments», a-t-il déclaré.
Ce message est un appel purement humanitaire. Il n’a rien à voir avec une position politique sur la crise ou sur la responsabilité des combats. La priorité actuelle est le peuple du Soudan», a-t-il déclaré, tout en soulignant que «la chevalerie de la région exige le respect des faibles, de ceux qui ne portent pas d’armes, et la religion exige que, même en temps de guerre, les valeurs humaines et les principes moraux soient respectés».
L’armée et la RSF ont convenu mardi d’un cessez-le-feu humanitaire de 24 heures, mais celui-ci n’est pas entré en vigueur en raison de la poursuite des combats, ce qui a donné lieu à un échange d’accusations sur la responsabilité de ce qui s’est passé. Les parties ont de nouveau convenu mercredi d’un cessez-le-feu qui restera en vigueur jusqu’à 18h00 jeudi et qui est partiellement respecté.
Le président kenyan William Ruto a également appelé à un cessez-le-feu immédiat et à un accès «sans restriction» de l’aide humanitaire. M. Ruto, l’un des chefs d’État africains qui doivent se rendre à Khartoum, la capitale du Soudan, pour jouer un rôle de médiateur, a également mis en garde contre le risque qu’une escalade des hostilités n’entraîne l’implication d’acteurs régionaux et internationaux.
La détérioration de la situation au Soudan est très préoccupante pour la région et le continent», a-t-il déclaré dans un message à la nation, avant d’imputer les combats à «un malentendu sur le dernier point de l’accord-cadre politique : le calendrier d’intégration des forces de sécurité soudanaises dans l’armée».
Ce point était l’un des plus épineux en raison du refus des FAR – dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo, alias «Hemedti» – de s’intégrer dans l’armée sans une restructuration de la chaîne de commandement et d’autres réformes au sein des forces armées, dirigées par Abdelfatá al-Burhan.
Ruto a indiqué que «le déploiement aveugle d’armes létales et le potentiel aérien des forces de sécurité et de l’armée ont touché des cibles militaires et non militaires, causant des dommages dévastateurs aux biens et aux infrastructures publiques stratégiques, y compris les routes, les ponts et les aéroports».
Nous sommes profondément préoccupés par le fait que des membres de la communauté diplomatique ont été pris pour cible et que des civils ont été pris dans des échanges de tirs», a-t-il déclaré, avant de mettre en garde contre l’émergence d’un «schéma de violations systématiques des normes et principes établis du droit humanitaire».
Il a réaffirmé qu'»il existe un réel danger que l’escalade des hostilités au Soudan implique des acteurs extérieurs, régionaux et internationaux, et dégénère en une crise humanitaire et sécuritaire d’une ampleur désastreuse». Il est temps de faire taire les armes dans notre région et sur notre continent afin que nous puissions nous concentrer sur le travail urgent qui consiste à permettre à nos peuples de saisir les opportunités et de réaliser leurs aspirations, dans la paix et la tranquillité», a conclu le président kenyan.
Source: (EUROPA PRESS)