Le gouvernement équatorien a refusé d’effacer des dettes allant jusqu’à 10 000 dollars (9 700 euros) après que le ministère du gouvernement a déclaré qu’il n’était pas possible d’effacer des dettes de plus de 3 000 dollars (2 900 euros).
Selon le ministère du gouvernement, l’annulation de dettes allant jusqu’à 10 000 dollars – comme le demandent les organisations paysannes qui ont participé aux manifestations de juillet dernier – «mettrait en danger Banecuador, la banque publique du pays», rapporte «El Comercio».
Le gouvernement fait valoir que Banecuador a déjà appliqué la remise automatique des dettes jusqu’à 3 000 dollars et qu’il n’y a pas de viabilité financière pour augmenter le mécanisme à l’heure actuelle, étant donné que 60 millions de dollars ont été investis dans cette mesure jusqu’à présent.
Banecuador a fait valoir que la nouvelle remise aurait mis en péril la gestion des ressources de plus de deux millions de clients, ainsi que celles de 180 000 bénéficiaires.
Toutefois, le gouvernement a rappelé aux débiteurs qu’ils ont à leur disposition des facilités auprès des banques publiques, notamment la restructuration et le rééchelonnement de la dette, ainsi que des «crédits assortis de conditions préférentielles», selon le journal.
Le ministre équatorien des finances, Pablo Arosemena, a répété que l’effacement de dettes allant jusqu’à 10 000 dollars mettrait en danger la stabilité institutionnelle de Banecuador.
«Cette remise a été accordée sans aucun type d’effet, mais tout dollar au-dessus de cette valeur représente un dommage pour Banecuador», a déclaré le ministre, comme le rapporte le «Telégrafo».
Le chef du ministère de l’Économie a détaillé que la banque avait des pertes de 83 millions de dollars (80 millions d’euros) jusqu’en septembre 2022, et que si l’annulation est acceptée, l’institution financière publique cesserait de facturer 190 millions à environ 25 000 clients.
«Nous devons être prudents et cohérents avec une gestion ordonnée. Nous ne pouvons pas permettre que les actifs d’une institution qui sert aujourd’hui à aider les entrepreneurs à aller de l’avant soient mis en danger. Condamner, c’est condamner les entrepreneurs au risque que personne ne veuille plus leur prêter», a ajouté M. Arosemena.