Le gouvernement allemand s’est prononcé mercredi pour démentir les récentes déclarations de l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson, qui a affirmé que la Russie avait été considérée comme le vainqueur dès le début de la guerre et lui a reproché d’avoir «sa propre relation avec la vérité».
«Nous savons que l’ancien Premier ministre, très blagueur, a toujours sa propre relation avec la vérité ; dans ce cas, ce n’est pas différent», a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, comme l’a partagé sur son compte Twitter l’ambassadeur allemand au Royaume-Uni, Miguel Berger.
La réponse de Berlin fait suite aux propos tenus par M. Johnson lundi devant la délégation de CNN à Lisbonne, dans lesquels il a déclaré qu’à un moment donné, l’Allemagne considérait qu’une attaque russe était «préférable» afin que «ce soit terminé rapidement et que l’Ukraine se rende».
«Je ne pouvais pas la soutenir, je pensais que c’était une vision désastreuse», a déclaré Johnson, ajoutant qu’il était en mesure de comprendre «pourquoi ils pensaient ainsi», citant «toutes sortes de raisons économiques valables».
M. Johnson, qui s’est rendu régulièrement à Kiev pour soutenir le président ukrainien Volodymyr Zelensky – notamment lorsqu’une nouvelle controverse a surgi au cours des derniers mois turbulents de son mandat – a reproché aux autres pays occidentaux de ne pas avoir confiance dans la résilience des forces armées ukrainiennes.
Dans le cas de la France, il a critiqué Paris pour avoir nié des semaines avant l’invasion qu’elle aurait lieu, tandis que pour l’Italie, M. Johnson a déclaré qu’ils avaient initialement dit qu’ils ne pouvaient pas soutenir la position de Londres en raison de leur dépendance «massive» aux hydrocarbures russes.
«Ce qui s’est passé, c’est que tout le monde, les Allemands, les Français, les Italiens, tout le monde», y compris le président américain Joe Biden, «a vu qu’il n’y avait pas le choix parce qu’on ne peut pas négocier avec ce type», a-t-il dit, en faisant référence à Vladimir Poutine.
Toutefois, il a rapidement reconnu la position commune «brillante» de l’UE. «L’UE s’est brillamment comportée (…) Je rends hommage à la manière dont elle a agi. Ils se sont serrés les coudes. Les sanctions étaient sévères», a-t-il reconnu.