Le leader du parti au pouvoir en Bolivie, le Movimiento Al Socialismo (MAS), Evo Morales, a critiqué l’accord conclu entre le gouvernement et l’opposition, et s’en est pris particulièrement aux «traîtres» dirigés par le président Luis Arce qui ont accepté «la gouvernabilité en échange de l’impunité».
«Je suis désolé de voir que la campagne de dénigrement contre la direction nationale du MAS-IPSP se poursuit. Les opérateurs du pacte d’impunité, qui se sont alliés à la loi des putschistes, s’allient pour nous attaquer. La gouvernance en échange de l’impunité est la véritable trahison du peuple», a publié M. Morales sur Twitter samedi.
Il avait précédemment assuré que «pour justifier et déguiser leur pacte avec la droite, les rénovateurs traîtres accusent le MAS-IPSP de rechercher un mandat raccourci». «Ils oublient que les seuls qui raccourcissent les mandats sont leurs alliés du coup d’État, Camacho, Tuto Quiroga et Mesa. Arrêtez de persécuter notre militantisme», a-t-il déclaré.
En réponse, l’opposition Comunidad Ciudadana estime que ces critiques révèlent que Morales est un «dictateur» et ne comprend pas la logique de la démocratie.
«Morales ne comprend la politique que comme un jeu à somme nulle, où l’ennemi doit être écrasé, où il faut obtenir des victoires totales et des défaites totales, alors que ce n’est pas le scénario de la démocratie mais de la guerre, de la violence et de la confrontation», a déclaré le député de la Comunidad Ciudadana Carlos Alarcón.
«Lorsqu’il y a des accords légitimes comme celui-ci, ils le contrarient évidemment parce qu’ils font passer sa logique politique de la guerre au consensus et à l’accord, ce qui est le véritable rôle d’un parlement démocratique. C’est un dictateur, un autocrate, il ne comprend pas la démocratie où, dans une société plurielle, la seule façon de résoudre les conflits est de recourir aux institutions démocratiques», a-t-il affirmé.
Pour l’ancien président Jorge «Tuto» Quiroga, «Evo est hystérique : il ne veut pas la paix en Bolivie, ni l’assainissement des listes électorales, ni la redistribution des ressources, ni le remaniement des sièges pour les élections de 2025».