L’armée américaine a annoncé mardi l’interception dans le golfe d’Oman d’un «navire de pêche» transportant une «aide létale», dont «une grande quantité de matériaux explosifs», de l’Iran vers le Yémen, sans commentaire de Téhéran.
La cinquième flotte américaine a déclaré dans un communiqué que l’USS The Sullivans et un navire des garde-côtes ont intercepté le navire dans la journée du 8 novembre «alors qu’il transitait dans les eaux internationales».
Elle a ajouté qu’un autre navire américain et une équipe de démineurs de la Cinquième Flotte «ont participé aux efforts déployés pendant une semaine pour enquêter de manière approfondie sur le navire et vérifier le type de matériel trouvé».
«Les forces américaines ont découvert plus de 70 tonnes de perchlorate d’ammonium, un oxydant puissant souvent utilisé pour fabriquer du carburant pour fusées et missiles, ainsi que des explosifs», a-t-il précisé, notant qu'»il s’agit de la première saisie de perchlorate d’ammonium par la cinquième flotte de l’histoire».
En ce sens, le commandant des forces navales du Commandement central américain (CENTCOM), Brad Cooper, a souligné qu'»il s’agit d’une quantité massive de matériel explosif, suffisante pour alimenter plus d’une douzaine de missiles balistiques à moyenne portée, selon leur taille».
«Le transfert illégal d’aide létale depuis l’Iran ne passe pas inaperçu. Elle est irresponsable, dangereuse et conduit à la violence et à l’instabilité au Moyen-Orient», a déclaré M. Cooper. L’inspection a également permis de trouver plus de 100 tonnes d’engrais d’urée.
La cinquième flotte américaine a également confirmé que le navire et son équipage de quatre Yéménites transitaient par une route «historiquement utilisée pour le trafic d’armes» à destination des Huthis au Yémen, en violation de la résolution 2216 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Enfin, il a souligné que le navire a été coulé le 13 novembre dans le golfe d’Oman après avoir été considéré comme «un danger pour la navigation commerciale», tandis que les quatre détenus ont été transférés au Yémen pour y être rapatriés.
«Avec nos forces alliées, le CETCOM s’engage à assurer la sécurité et la stabilité dans la région et à dissuader la livraison illégale et déstabilisante de matériel létal dans la région par voie terrestre, aérienne et maritime», a déclaré le commandant du CENTCOM, Micheal Kurilla.
La guerre au Yémen oppose le gouvernement internationalement reconnu, désormais représenté par le Conseil présidentiel et soutenu par la coalition internationale dirigée par l’Arabie saoudite, aux Huthis, soutenus par l’Iran. Les Huthis contrôlent la capitale, Sana’a, et certaines parties du nord et de l’ouest du pays.
L’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, tente de rapprocher les parties afin de relancer le processus de paix, après qu’une trêve convenue en avril pour marquer le début du mois de Ramadan a expiré en octobre et a ensuite été prolongée à plusieurs reprises.