Le Comité des Nations unies contre la torture et le Sous-comité pour la prévention de la torture ont condamné conjointement le refus du gouvernement nicaraguayen, dirigé par Daniel Ortega, de coopérer aux enquêtes des deux organes.
«C’est la première fois que les deux organes prennent des mesures conjointes contre un État partie non coopératif», a déclaré le président du Comité, Claude Heller, ajoutant que «compte tenu de la gravité de la situation», ils ont décidé de publier un rapport confidentiel sur la visite du sous-comité dans le pays en 2014.
Pour sa part, la présidente de la sous-commission, Suzanne Jabbour, a fait valoir que cette décision «aura un effet préventif». «Nous espérons qu’il sera utile à tous les acteurs sur le terrain», a-t-elle déclaré, expliquant que le Nicaragua n’a pas fourni «les informations requises» sur les recommandations formulées après la visite.
L’organisation a également expliqué qu’en juillet, le Nicaragua a refusé d’envoyer une délégation pour participer à l’examen d’un rapport périodique par le Comité. Le texte a donc été examiné en l’absence de l’État et les observations finales ont été transmises aux autorités, qui n’ont pas non plus envoyé de réponse.
Dans une déclaration distincte, le Comité avait déjà regretté vendredi que le Nicaragua ait ignoré son obligation de rendre compte du processus au titre de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Il s’est également déclaré préoccupé par les violences policières, les actes de torture et les détentions arbitraires lors des manifestations d’avril 2018, et a exhorté les autorités à garantir les droits de tous les détenus.