
Au moins neuf ministres ont déclaré leur intention de boycotter le Conseil des ministres convoqué lundi par le Premier ministre libanais sortant, Nayib Mikati, une réunion destinée par le chef du gouvernement à évaluer le soutien dont il dispose après sa délégitimation par l’ancien président du pays, Michel Aoun.
Parmi les ministres qui ont refusé de se présenter figurent des chefs de portefeuilles aussi importants que la Défense (Maurice Sélim), la Justice (Henry Khoury) et l’Economie (Amine Salam).
Lors de son adieu au poste le 30 octobre, M. Aoun a confirmé la remise au Parlement d’une lettre qui rendait officielle la démission du Conseil des ministres sortant de M. Mikati, qui a continué à exercer ses fonctions malgré sa démission depuis la fin de la précédente législature, avec l’élection d’un nouveau Parlement en mai. Cependant, la lettre était une attaque plutôt brutale contre les fonctions actuelles du premier ministre sortant.
Dans ce contexte, les ministres sortants Abdallah Bou Habib, Amine Salam, Hector Hajjar, Walid Fayad, Walid Nassar, George Bouchikian et Issam Charafeddine, ainsi que ceux déjà cités, ont annoncé ce dimanche qu’ils ne participeront pas au Conseil des ministres, rapporte «L’Orient le Jour».
«Nous ne pouvons pas considérer la vacance présidentielle comme quelque chose de normal dans le pays», ont déclaré les ministres, rappelant que le parlement du pays a échoué huit fois à voter sur un successeur à Aoun et que ce Conseil des ministres pour la plus grande gloire de Mikati est pratiquement une violation constitutionnelle.
Aoun lui-même a encore dénoncé dimanche, dans une déclaration rapportée par le portail Naharnet, que l’appel de Mikati n’est rien d’autre que l’expression de ses «tentatives de monopoliser le pouvoir et d’imposer sa volonté aux Libanais contre la Constitution, les règles et le Pacte national».
«Sa démarche injustifiable plonge le pays dans un précédent que la vie nationale libanaise n’a jamais connu, avec des répercussions sur la stabilité politique», a averti l’ancien dirigeant.
Alors qu’une partie de l’opposition s’accorde sur la candidature de Michel Moawad, président du Mouvement indépendantiste laïque, les députés du Courant patriotique libre d’Aoun et du tandem chiite Amal-Hezbollah votent tout simplement blanc et se retirent du premier tour de scrutin, perdant ainsi le quorum nécessaire pour procéder au vote.






