
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a comparé lundi la grève des camionneurs à la menace nucléaire croissante que représente la politique de la Corée du Nord à l’égard du pays voisin et a condamné «les actions illégales qui ne feront qu’entraîner un cercle vicieux».
Il a fait cette déclaration lors d’une réunion à huis clos avec ses conseillers, où il a souligné que le pays «n’aurait pas à faire face à la menace nord-coréenne s’il avait traité avec Pyongyang selon un principe de non-prolifération», selon l’agence de presse Yonhap.
À cet égard, il a souligné que la question des grèves des camionneurs est «la même chose». «Si nous permettons aux actions illégales et à la violence de se poursuivre, nous entrons dans un cercle vicieux», a-t-il souligné.
L’administration Yoon a adopté une politique de » tolérance zéro » à l’égard de l’action du syndicat des Teamsters, qui est entrée en vigueur il y a 12 jours. La semaine dernière, il a émis un ordre exécutif obligeant les camionneurs de ciment à reprendre le travail.
L’association, qui fait partie de la Confédération coréenne des syndicats, a mené une action collective pour la deuxième fois en cinq mois pour demander l’extension d’un système de taux de fret qui garantit le salaire de base.
Ceux qui refusent de se conformer au décret risquent toutefois jusqu’à trois ans de prison et une amende de 30 millions de wons (environ 20 000 euros).
Le Parti démocratique (DP), parti d’opposition, a accusé M. Yoon de «traitement hostile à l’égard des travailleurs» et a déclaré qu'»il est horrible qu’un président considère l’appel de ceux qui réclament une atmosphère de travail sûre pour le transport de marchandises comme équivalent à une menace nucléaire».
«Nous sommes préoccupés par le fait que le président Yoon considère le travail de l’industrie comme un ennemi et tente de l’anéantir», a déclaré un porte-parole du parti, qui a affirmé que les travailleurs «ne sont pas l’objet de la répression mais font partie des négociations».