Une patrouille de la mission de police et de justice de l’UE au Kosovo (EULEX) a été attaquée samedi soir avec une grenade assourdissante dans les environs de la ville de Rudare, un incident qui s’est terminé sans faire de victimes ni de dégâts matériels, dans un contexte de tensions croissantes dans la région.
«Nous confirmons qu’une grenade assourdissante a été lancée dans la nuit du 10 décembre sur une patrouille de reconnaissance d’EULEX près de Rudare. Aucun agent de l’unité de police EULEX n’a été blessé et aucun dégât matériel n’a été signalé», a déclaré la mission.
Elle a souligné que «cette attaque, ainsi que les attaques contre les agents de la police du Kosovo, sont inacceptables». «Nous condamnons fermement les actes violents perpétrés par des individus armés dans le nord du Kosovo, y compris ceux dirigés contre la communauté internationale», a-t-il ajouté.
«EULEX continuera à travailler avec détermination pour soutenir la stabilité du Kosovo, dans le cadre de son mandat, et à contribuer à la sécurité de sa population dans toutes les communautés. Nous appelons les responsables à éviter toute nouvelle action provocatrice et demandons aux institutions du Kosovo de traduire les responsables en justice», a-t-il conclu.
L’événement a été condamné par le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité commune, Josep Borrell, qui a souligné que «l’UE ne tolérera pas les attaques contre EULEX ou le recours à des actes violents et criminels dans le nord (du Kosovo)».
«Les barricades doivent être retirées immédiatement par les groupes serbes du Kosovo. Le calme doit être rétabli. EULEX continuera à coordonner son action avec les autorités du Kosovo et la force de l’OTAN au Kosovo (KFOR). Tous les acteurs doivent éviter l’escalade», a-t-il déclaré.
La porte-parole de l’OTAN, Oana Lungescu, a condamné «fermement» l’incident et déclaré que de telles attaques «sont inacceptables». «Les responsables doivent être tenus pour responsables», a-t-elle déclaré, soulignant que la KFOR «reste extrêmement vigilante et pleinement capable de remplir le mandat qui lui a été confié par les Nations unies».
«Nous appelons toutes les parties à éviter les actions et la rhétorique provocatrices et à contribuer au calme et à la stabilité», a-t-il déclaré, après plusieurs nuits d’incidents violents et l’érection de barricades par la population serbe du Kosovo dans la région.
L’ambassade des États-Unis en Serbie et au Kosovo a également exprimé sa «profonde inquiétude» face à la situation actuelle et a demandé que les barricades soient levées «immédiatement».
«Nous attendons la fin de toutes les menaces de violence et d’intimidation et condamnons fermement comme inacceptables toutes les attaques contre le Kosovo et les agences de sécurité internationales», indique la note.
«Nous appelons tout le monde à faire preuve de la plus grande retenue, à prendre des mesures immédiates pour provoquer une désescalade de la situation et à s’abstenir de tout acte de provocation», a-t-il ajouté.
Le président serbe Aleksandar Vucic a annoncé samedi qu’il allait demander à l’OTAN de déployer l’armée et la police serbes au Kosovo, une demande sans précédent depuis la fin de la guerre au Kosovo il y a plus de 20 ans, quelques heures après l’annonce du report des élections locales dans les zones à majorité serbe du nord du Kosovo et la levée de barricades de Serbes du Kosovo qui ont incité la police du Kosovo à intervenir à la frontière.