
Le gouvernement iranien a vivement critiqué la «résolution non consensuelle pilotée par les États-Unis» au Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) pour sa suspension de la Commission de la condition de la femme en raison de la répression des manifestations déclenchées en septembre par la mort en détention de Mahsa Amini, une femme kurde détenue à Téhéran pour avoir prétendument mal porté le voile.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Naser Kanani, a dénoncé la «dérive malveillante» des États-Unis et a déclaré qu’il s’agissait d’une tentative de Washington d'»imposer ses exigences politiques unilatérales», selon un communiqué publié sur le site Internet du ministère iranien des Affaires étrangères. Le vote a été de 29 pour, 8 contre et 16 abstentions.
Mme Kanani a souligné que la commission a voté trois fois au cours de la dernière décennie en faveur de l’adhésion de l’Iran et a qualifié les États-Unis de «plus grand violateur de la nation iranienne et des droits des femmes». Dans ce sens, elle a souligné que Washington a adopté de nombreuses «mesures hostiles» depuis la révolution islamique de 1979 et a demandé «comment il peut maintenant dire qu’il soutient les droits des femmes».
«Les États-Unis ne peuvent pas dissimuler leurs violations généralisées des droits de la nation iranienne en général et des femmes iraniennes en particulier en imposant des sanctions unilatérales par le biais d’une campagne de dénigrement contre l’Iran», a-t-elle déclaré.
Dans cet ordre d’idées, elle a qualifié d'»ironique» le fait que «le faux régime d’Israël» fasse partie de la commission grâce au soutien des États-Unis et de ses alliés, malgré «le passé sombre de Tel Aviv en matière de crimes organisés contre la nation palestinienne opprimée», tout en défendant le fait que les autorités iraniennes œuvrent pour garantir les droits des femmes.
«Il est évident qu’à partir de maintenant aussi, les femmes iraniennes continueront sur la voie de l’avancement et du progrès, sur la base des valeurs iraniennes et islamiques», a-t-elle déclaré. «Nous remercions les 25 pays qui n’ont pas soutenu ou n’ont pas voté ‘oui’ à la résolution. Sans aucun doute, la décision américaine est condamnée et inacceptable aux yeux de la grande nation iranienne, des consciences éveillées et des gouvernements indépendants du monde», a-t-il conclu.
Les Gardiens de la révolution iraniens ont récemment confirmé que plus de 300 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations, ce qui constitue le premier bilan officiel depuis le début des protestations. Ce chiffre est inférieur à celui rapporté par les ONG, qui évaluaient à plus de 400 le nombre de victimes de la répression exercée par les forces de sécurité. En outre, deux personnes ont été exécutées pour leur rôle dans les manifestations.






