La Commission européenne a déclaré mardi qu’elle acceptait les changements proposés par Amazon pour cesser d’utiliser les données non publiques des vendeurs qui passent par sa plateforme afin de se conformer aux règles de concurrence de l’UE et d’éviter une sanction pour concurrence déloyale.
Comme l’a expliqué lors d’une conférence de presse à Bruxelles la vice-présidente de la Commission européenne chargée de la concurrence, Margrethe Vestager, les engagements acceptés par le géant technologique seront «juridiquement contraignants» à partir de juin 2023, l’entreprise disposant d’un délai de six mois pour mettre tous les changements en pratique.
Avec l’accord annoncé mardi, qui intervient après qu’Amazon a «amélioré» certains de ses engagements initiaux à la suite d’un premier test au cours de l’été, Bruxelles met fin à deux enquêtes ouvertes en 2019 pour abus de position et pratiques contraires à une concurrence loyale pour l’utilisation des données privées des vendeurs et la manière dont il a influencé l’accès des vendeurs à son programme Prime et à son service d’achat Buy Box.
Plus précisément, Amazon accepte de ne plus utiliser de données sur les revenus, les expéditions, les informations relatives aux stocks, les données sur les visites des consommateurs ou les performances des vendeurs sur la plateforme.
Cette mesure concernera à la fois les outils automatisés d’Amazon et les employés qui utilisent ces données pour prendre de meilleures décisions.
En ce qui concerne le service Amazon Buy Box, qui met en évidence l’offre d’un vendeur et permet de faire des achats en un seul clic, la société américaine s’est engagée à appliquer l’égalité de traitement à tous les vendeurs lorsqu’ils font des offres aux consommateurs et à montrer une deuxième offre s’il existe un avantage suffisant en termes de prix ou de livraison.
Dans ce cas, les deux offres afficheront les mêmes informations descriptives et offriront la même expérience d’achat pour améliorer l’expérience du consommateur.
Quant à Amazon Prime, qui propose des services «premium» moyennant un abonnement annuel ou mensuel, le géant du commerce électronique s’est engagé à établir des critères «non discriminatoires» pour noter les vendeurs et les offres.
Elle s’est également engagée à permettre aux vendeurs de choisir librement les transporteurs pour leurs services de livraison et de négocier les conditions directement avec eux.
Les améliorations demandées à Amazon suite à la première offre de changements en juillet et incluses dans une deuxième proposition en septembre comprennent l’augmentation de la transparence et des flux d’informations précoces vers les utilisateurs afin qu’ils soient conscients de leurs droits améliorés dès que possible.
En outre, la période de mise en œuvre des changements convenus entre Amazon et Bruxelles en ce qui concerne Prime et Buy Box est portée de cinq à sept ans.
«Nous sommes heureux d’avoir répondu aux préoccupations de la Commission européenne et d’avoir pu les résoudre», a assuré la multinationale américaine.
«Bien que nous continuions à ne pas être d’accord avec certaines de leurs conclusions préliminaires, nous avons maintenu une relation constructive avec la Commission pour nous assurer que nous pouvons continuer à répondre aux besoins de nos clients en Europe et à soutenir les plus de 225 000 petites et moyennes entreprises européennes qui vendent dans nos magasins», ont-ils ajouté.
Source: (EUROPA PRESS)