La 4e division de l’armée syrienne, une unité d’élite connue pour ses liens étroits avec l’Iran, est revenue dans le sud du pays un an après son retrait en raison d’un accord international et au moment où les États-Unis finalisent une stratégie de lutte contre le trafic de drogue dans la région.
Ces forces, dirigées par Maher al-Assad, frère du président syrien Bachar al-Assad, sont retournées depuis le mois dernier à leurs anciens postes de contrôle et dans les zones proches de la frontière jordanienne afin, selon le Bureau de la sécurité nationale syrienne, de «mettre fin à la contrebande d’argent, de marchandises et d’autres matériaux» et d’aider les gardes-frontières dans leurs inspections.
La 4e division et les milices iraniennes alliées ont commencé à se retirer de leurs positions au sud en septembre 2021 – notamment des environs de la ville de Deraa al-Balad, un bastion de l’opposition qu’ils ont assiégé pendant des mois – grâce à la médiation du gouvernement russe, avait alors rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme, une ONG spécialisée dans le conflit dans la république arabe.
Les déserteurs et les membres de l’opposition accusent la division d’être devenue une mafia impliquée dans le trafic de drogue qui contrôle désormais la majeure partie du commerce de la drogue entre le Liban et la Syrie.
Selon Abu Mohamed, ancien officier de l’armée et membre de l’opposition, la division a été déployée au poste frontière de Nasib et le long de la frontière avec la Jordanie, théâtre d’une augmentation du trafic de drogue au cours des deux dernières années, selon une analyse du portail Syria Direct, également spécialisé dans le suivi de la guerre en Syrie.
L’ancien commandant et chef de l’opposition Abu Zaid a déclaré au portail que le retour de la 4e division dans le sud est lié à un processus de restructuration de la production et de la contrebande de drogue» et pour contrôler les dernières escarmouches entre les gangs de drogue locaux, en particulier pour contrôler la distribution du stimulant connu sous le nom de Captagon, qui a fait l’objet d’une nouvelle initiative américaine en décembre dernier pour empêcher sa contrebande.
La loi sur la lutte contre la prolifération, le trafic et l’acquisition de stupéfiants (CAPTAGON) stipule que «le trafic de stupéfiants lié au régime d’Al Assad constitue une «menace pour la sécurité transnationale»» et ordonne aux agences de sécurité d’élaborer une stratégie écrite dans un délai de trois mois pour «perturber et démanteler la production et le trafic de stupéfiants et les réseaux affiliés liés au régime d’Al Assad en Syrie» et dans les pays voisins.
Source: (EUROPA PRESS)