Dans son dernier discours au Soudan du Sud, le pape a exhorté à renoncer «une fois pour toutes à répondre au mal par le mal» et à déposer les armes et la vengeance après que le président du pays africain, Salva Kiir Mayardit, se soit publiquement engagé à relancer les négociations avec les dissidents et à reprendre les accords de paix.
«Au nom de Jésus, de ses Béatitudes, déposons les armes de la haine et de la vengeance et prenons la prière et la charité ; surmontons les antipathies et les aversions qui, avec le temps, sont devenues chroniques et menacent de dresser les tribus et les ethnies les unes contre les autres ; apprenons à mettre sur les blessures le sel du pardon, qui brûle mais guérit», a déclaré François lors d’une messe devant quelque 70 000 personnes au mausolée de John Garang à Juba, avant de rentrer à Rome.
«Et même si nos cœurs saignent des coups reçus, renonçons une fois pour toutes à répondre au mal par le mal, et nous nous sentirons bien à l’intérieur», a-t-il ajouté au dernier jour de son voyage de six jours en Afrique centrale, au cours duquel il s’est également rendu en République démocratique du Congo (RDC).
François a appelé les chrétiens à se montrer «des personnes capables de créer des liens d’amitié, de vivre la fraternité, de construire de bonnes relations humaines, afin d’empêcher que la corruption du mal, les divisions morbides, la saleté des affaires illicites et la peste de l’injustice ne prévalent».
«Nous, chrétiens, même si nous sommes fragiles et petits, même si notre force semble faible face à l’ampleur des problèmes et à la fureur aveugle de la violence, nous pouvons apporter une contribution décisive pour changer l’histoire», a-t-il ajouté.
Le président sud-soudanais Salva Kiir Mayardit s’est publiquement engagé samedi à relancer les négociations avec les dissidents et à gracier 71 prisonniers, dont 36 condamnés à mort. «En l’honneur de la visite historique du Saint-Père François dans notre pays, et de notre déclaration de 2023 comme Année de la paix et de la réconciliation, j’annonce officiellement la levée de la suspension des dialogues de paix de Rome avec les groupes de résistance», a-t-il déclaré en réponse au discours du pape après leur rencontre privée.
François a lancé un vibrant appel à la paix samedi et a déclaré que «le moment est venu de dire que ça suffit, sans conditions et sans «si» et «mais»» en ce qui concerne l’accord de paix signé en 2018, après une guerre qui a fait plus de 400 000 morts.
«Assez de sang versé, assez de conflits, assez d’agressions et d’accusations mutuelles pour savoir qui est à blâmer, assez de laisser le peuple assoiffé de paix», a-t-il ajouté.
Source: (EUROPA PRESS)