
Les autorités sud-coréennes et japonaises ont dénoncé vendredi le lancement d’un missile balistique nord-coréen dans la mer du Japon, appelée mer de l’Est dans la région, après qu’il ait lancé un autre missile balistique de courte portée la veille.
L’armée sud-coréenne a indiqué qu’elle disposait d’éléments indiquant que Pyongyang avait lancé un missile balistique à longue portée, a rapporté l’agence de presse Yonhap.
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a déclaré que le «missile balistique intercontinental apparent» lancé par la Corée du Nord «est probablement tombé dans la zone économique exclusive du Japon», a-t-il déclaré à des journalistes en Thaïlande, où il est en visite, selon l’agence de presse Kiodo.
M. Kishida a condamné les tirs répétés comme étant «totalement inacceptables». Il a ajouté que le gouvernement japonais a vivement protesté, mais que jusqu’à présent aucun dommage n’a été signalé aux avions ou aux navires.
Les garde-côtes japonais, qui ont alerté les bateaux de pêche, ont indiqué, une heure après le lancement du missile, que le projectile devait atterrir à environ 210 kilomètres à l’ouest de l’île d’Oshima, à Hokkaido, dans le nord de l’archipel.
Le projectile aurait volé sur environ 1 000 kilomètres sur une trajectoire «haute» atteignant une altitude allant jusqu’à 6 000 kilomètres. Les services de renseignement de Séoul et de Washington analysent de près les détails.
Le ministre de la Défense, Yasukazu Hamada, a déclaré que le missile avait volé pendant 69 minutes. Il a déclaré que «si nous calculons le missile à longue portée», il pourrait «avoir une portée de plus de 5 000 kilomètres, ce qui inclurait le territoire continental des États-Unis», selon la NHK.
Les chefs d’état-major interarmées de la Corée du Sud ont lancé un avertissement «sévère» contre les tirs de missiles de Pyongyang. «Le lancement par la Corée du Nord de missiles balistiques intercontinentaux constitue une sérieuse provocation et une grave menace qui nuit à la paix et à la stabilité de la péninsule coréenne ainsi qu’à la communauté internationale», a-t-il ajouté.
Le lancement du missile intervient alors que les ministères de la défense sud-coréen et américain ont créé à Séoul un organe consultatif sur la politique en matière de missiles, connu sous le nom de Consultative Missile Response Policy Group (CMWG), rapporte Yonhap.
L’objectif de cet organe est de jeter les bases d’une coordination politique «plus approfondie» en matière de missiles balistiques, dans le sillage de la montée des tensions dans la péninsule coréenne, «avec des provocations par missiles fréquentes et sans précédent».
La Corée du Nord a averti jeudi les États-Unis qu’elle mènerait une action militaire «plus féroce» si elle poursuivait ses activités militaires avec Séoul et Tokyo dans la région, a rapporté l’agence de presse d’État KCNA.
«Plus les États-Unis sont enthousiastes à l’égard de l'»offre renforcée de dissuasion élargie» avec leurs alliés et plus ils intensifient leurs activités militaires provocatrices et fanfaronnes dans la péninsule coréenne, plus la réaction militaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) sera féroce et directement proportionnelle à celle-ci», a déclaré le ministre nord-coréen Choe Son Hui.
Ce nouvel essai de Pyongyang accentue les tensions dans la région après que la Corée du Nord a lancé ces dernières semaines des dizaines de missiles balistiques lors d’essais interdits par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, en réponse aux exercices militaires américano-nord-coréens qu’elle considère comme une répétition d’invasion.
Les États-Unis, ainsi que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), ont partagé leurs preuves que la Corée du Nord est «susceptible» de procéder à un essai de missile nucléaire, son premier depuis 2017, après avoir constaté une escalade des tensions ces dernières semaines.