Le troisième vice-président et ministre de la Transition écologique et du Défi démographique a reconnu qu’un «pas en avant» a été franchi en ce qui concerne les premiers résumés proposés hier soir par l’Égypte, qui préside la 27e Conférence des parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques (COP27), mais il s’est risqué à dire qu’il reste «beaucoup de combats» à résoudre pour atteindre le «bilan final» nécessaire pour parvenir à un accord en cette journée tendue du sommet de Sharm-El Sheikh.
«Nous sommes en meilleure forme que nous l’étions ce matin. Ce matin, il y a eu un moment très dangereux en raison du sentiment d’irrespect envers les parties et les facilitateurs. Cela avait créé une situation très tendue et je crois que la présidence a essayé d’améliorer ses propositions, mais nous devons trouver un équilibre final dans toutes les décisions qu’elle nous présente», a analysé le ministre dans des déclarations aux médias.
M. Ribera a reconnu que les nouveaux textes présentés constituent un pas en avant dans le renforcement de la solidarité en matière de pertes et de dommages dans les pays les plus vulnérables, bien que ce ne soit pas la proposition faite par l’Europe, qui était plutôt favorable à la » consolidation d’une mosaïque de ressources » pour résoudre le problème, en créant seulement un nouveau système pour concentrer les efforts sur les plus vulnérables.
» Il est vrai que cette possibilité n’est pas exclue «, a admis M. Ribera, qui a précisé qu’il faudra travailler sur la conception de ce fonds et sur les préférences d’allocation des ressources afin qu’il ne dispose pas seulement d’un budget public des pays donateurs mais aussi de ressources provenant non seulement des pays de l’OCDE mais aussi des » grandes économies émergentes qui ont de grandes émissions et qui ont la capacité de pouvoir payer «.
Il a toutefois reporté ce point à «la prochaine négociation», qui devra être résolue «dans les prochains mois».
LIGNE ROUGE : MAINTENIR 1,5ºC EN VIGUEUR Par ailleurs, il a expliqué que la discussion sur le programme de travail sur l’atténuation est toujours ouverte car il considère qu’il est «impossible» de répondre aux besoins d’adaptation et à ceux des pertes et dommages s’il n’y a pas une «baisse drastique» des émissions de gaz à effet de serre afin de pouvoir «garantir l’objectif de 1,5ºC» prévu dans l’Accord de Paris.
En ce sens, il a rappelé qu’il s’agit d’un » message fort » défendu par l’UE » depuis le début » : » L’Europe ne peut pas être complice d’un résultat qui met en danger la sécurité climatique et qui met en péril l’objectif des 1,5ºC par manque d’ambition «.
À cet égard, il a qualifié la proposition de la présidence égyptienne de «très élémentaire», car elle maintient «essentiellement» les engagements de base, mais fait «peu de progrès», et même certaines des questions qui étaient «bonnes» lors du précédent sommet sur le climat, la COP26 à Glasgow (Royaume-Uni), car elles ont été promues comme «un important pas en avant, apparemment ici» à la réunion en Egypte «sont très floues».
«Nous devons encore mener une lutte acharnée sur ce programme de travail», a-t-il déclaré à propos du temps qu’il reste à cette COP27, qui s’épuise au premier jour de son ajournement.
En revanche, le ministre de la Transition écologique doit encore décider comment mettre en avant les messages politiques de la COP27 dans ce qu’on appelle la «décision de couverture» et comment structurer un travail «essentiel et de plus en plus compliqué» pour mesurer et mieux comprendre les progrès de l’adaptation aux effets du changement climatique afin de renforcer la résilience.
Enfin, il a indiqué que les parties attendent le document final qui sera proposé à l’issue des séances de négociation qui se tiennent cet après-midi. Bien qu’elle ait initialement estimé que la plénière pourrait se tenir à 21 heures, Mme Ribera estime que l’heure définitive dépendra du temps qu’il faudra au président de la COP27, Sameh Shoukry, pour disposer d’un ensemble de décisions «aussi claires et nettes que possible» avant de convoquer les parties.