Les Nations unies ont prévenu que la guerre en Ukraine a fait courir aux femmes et aux filles ukrainiennes un risque élevé d’être victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle.
La conseillère en matière de genre d’ONU Femmes, Jo-Anne Bishop, a déclaré mardi devant une commission du Parlement européen sur l’égalité et les libertés civiles que les femmes représentaient «80 %» des réfugiés fuyant la guerre en Ukraine.
M. Bishop a souligné qu’après neuf mois de conflit, les organisations de la société civile ukrainienne ont signalé une augmentation de la traite des êtres humains aux frontières de l’Ukraine. Le représentant de l’ONU a expliqué que ces organisations criminelles utilisent de plus en plus les réseaux sociaux pour recruter et tromper leurs victimes.
Soixante-cinq pour cent des victimes de la traite des êtres humains sont des jeunes femmes et des filles, généralement à des fins d’exploitation sexuelle, a déclaré M. Bishop, qui a rappelé comment, depuis le début de la guerre, l’accent a été mis sur cette situation alors que les files de femmes et d’enfants tentant de passer de l’autre côté de la frontière s’allongeaient.
«Les femmes et les filles sont confrontées à des difficultés économiques, à des dangers physiques et à la séparation de leurs réseaux familiaux. En particulier lors de déplacements massifs, la vitesse à laquelle les trafiquants d’êtres humains ont accès à ces femmes augmente», a averti Mme Bishop, qui a appelé les partenaires internationaux à collaborer.
Tout en soulignant les mesures conjointes prises par le gouvernement ukrainien et les Nations unies pour s’attaquer à ce problème, Mme Bishop a insisté sur la nécessité de poursuivre le financement des mécanismes de lutte contre l’exploitation, tels que le Fonds des Nations unies pour les femmes et la paix.
«Ces ressources permettent aux organisations de femmes de faire le travail important pour lequel elles ont été créées, notamment les services destinés aux survivants de la violence, aux victimes d’exploitation sexuelle et le soutien aux structures d’aide sociale», a expliqué Mme Bishop.