L’Union européenne a exprimé lundi son soutien à la ligne politique adoptée par la présidente du Pérou, Dina Boluarte, dans le contexte de la crise que traverse le pays à la suite du départ du pouvoir de Pedro Castillo, mais a condamné le recours à la violence et l’usage excessif de la force après la mort de 25 citoyens lors de manifestations exigeant des élections anticipées et la libération de Castillo.
«L’UE réaffirme qu’il importe de garantir la stabilité politique et de faire face aux crises politiques et sociales au Pérou dans le plein respect de l’ordre constitutionnel, de l’État de droit et des droits de l’homme. L’UE soutient les efforts politiques en cours menés par la présidente Dina Boluarte», indique un communiqué du service d’action extérieure de l’UE.
Le nouveau président péruvien a annoncé dimanche le limogeage du Premier ministre, Pedro Angulo, dix jours seulement après sa nomination, dans le cadre d’un remaniement ministériel et au milieu d’une vague de protestations dans le pays menée par les partisans de M. Castillo.
À cet égard, l’UE insiste sur le droit des Péruviens à manifester pacifiquement et condamne «tout recours à la violence et à un usage excessif de la force», après avoir exprimé sa «préoccupation» face aux informations selon lesquelles des dizaines de personnes ont été tuées lors de manifestations antigouvernementales.
«Plus de deux douzaines de personnes ont été tuées, dont certaines avec des armes à feu, et de nombreuses autres blessées lors des récentes manifestations», a déclaré le diplomate européen, qui a appelé les acteurs politiques du pays à travailler dans un esprit de dialogue et à réduire les tensions au Pérou.
À cet égard, M. Boluarte soutient que son gouvernement a ordonné «les bonnes mesures» pour contenir les actes de violence, en instaurant l’utilisation de gaz lacrymogènes et non de pellets, malgré certaines images qui se sont répandues sur les réseaux sociaux. «Nous avons pris les bonnes mesures pour appeler au calme dans le pays, mais surtout pour protéger les vies et la santé, et aussi les entreprises des gens», a-t-il déclaré.
Castillo est placé en détention provisoire pour les crimes de rébellion, conspiration, abus d’autorité et trouble à l’ordre public. L’ancien président purgera initialement 18 mois dans la même prison où l’ancien président Alberto Fujimori (1990-2000) purge une peine de 25 ans pour crimes contre l’humanité.
Source: (EUROPA PRESS)