Le patriarche maronite libanais Beshara al-Rai a dénoncé samedi l’existence d’un «complot» contre le pays visant à «provoquer un vide présidentiel et un vide constitutionnel» après que le Parlement a échoué à dix reprises à élire un remplaçant au président Michel Aoun, dont le mandat a expiré le 31 octobre.
«Toutes les indications politiques confirment l’existence d’un complot contre le Liban visant à provoquer un vide présidentiel, accompagné d’un vide constitutionnel, ce qui complique de plus en plus l’élection d’un président», a-t-il déclaré lors de son traditionnel message de Noël.
Il a déclaré que «certains groupes politiques ont bloqué la formation d’un gouvernement avant la fin du mandat d’Aoun alors qu’ils savaient que l’exécutif avait démissionné et était en fonction, ce qui créerait des problèmes pour préciser son rôle», selon le portail d’information libanais Naharnet.
Al Rai a souligné que le patriarcat maronite «est déterminé à poursuivre sa lutte et ses efforts au Liban et avec la communauté arabe et internationale pour accélérer les élections présidentielles», avant de souligner que «le conflit régional nuit à ces efforts, car certains veulent un président pour eux-mêmes, pas pour le Liban».
Les remarques du patriarche maronite interviennent quelques jours après que le premier ministre libanais par intérim, Nayib Mikati, a déclaré que plusieurs pays étrangers «préparent» une solution à la crise politique du Liban. «Les choses ont besoin de temps», a-t-il expliqué.
Le Parlement libanais, divisé entre le bloc dirigé par le parti de la milice chiite Hezbollah et ses opposants, dont aucun ne dispose d’une majorité claire, a terminé sa dixième session la semaine dernière sans élire de nouveau président. La prochaine session devrait avoir lieu dès 2023.
Pour être élu, le président doit obtenir le soutien des deux tiers des parlementaires – 86 sur 128 – au premier tour, ou la majorité absolue en cas de nouveaux scrutins, comme le stipule l’article 49 de la constitution libanaise. Aoun a été élu président en 2016 après près de 50 sessions parlementaires qui ont duré deux ans et demi.
Le Liban est embourbé depuis plusieurs années dans une crise politique, économique et sociale profonde et prolongée, avec plus de 70 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté et un système bancaire paralysé depuis octobre 2019.
Source: (EUROPA PRESS)