Des milliers de personnes continuent ce lundi pour la cinquième journée consécutive à participer à des mobilisations générales réclamant le départ de la présidente du Pérou, Dina Boluarte, des élections anticipées et la fermeture du Congrès, notamment dans les zones rurales du sud du pays, où des blocages de routes et des affrontements avec les autorités ont été signalés.
Selon les derniers chiffres officiels, au moins treize des routes principales du pays sont bloquées dans les départements de Puno, Cuzco, Arequipa, Madre de Dios, Apurímac, Ucayali et Tacna, tandis que plus de cinquante autres routes secondaires sont dans la même situation.
Pendant ce temps, dans la capitale, Lima, au moins une centaine de personnes ont été arrêtées alors qu’elles participaient aux manifestations. En outre, plusieurs secteurs et syndicats ont annoncé qu’ils se joindraient aux journées de grève qui ont été appelées avant le week-end.
Les membres du Congrès du département de Puno ont publié un communiqué commun demandant la démission de M. Boluarte après les affrontements du week-end dans la région, qui ont fait une trentaine de blessés, dont plusieurs journalistes.
«Les derniers événements de Puno ont confirmé le caractère répressif, dictatorial, militaire et abusif de la situation», a dénoncé le groupe parlementaire représentant la région, qui a critiqué l’usage disproportionné et discrétionnaire de la force contre «les femmes, les jeunes, les adolescents, les voisins et la presse».
Les députés ont également approuvé les revendications des manifestants et ont souligné que les élections anticipées, la fermeture du Congrès et la création d’une Assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle Magna Carta sont des exigences «face à tant de négligence et d’abandon».
Les manifestations au Pérou ont commencé après l’arrestation de l’ancien président Pedro Castillo et son inculpation pour rébellion lorsqu’il a tenté de fermer le Congrès et de convoquer des élections législatives après avoir essayé, pendant un an et demi, de gouverner tout en faisant face aux manœuvres de la chambre qui, pour la troisième fois, a réussi à le démettre de ses fonctions.
La répression des manifestations par les forces de l’ordre a fait une trentaine de morts. Le bureau du procureur a ouvert vendredi une enquête contre Boluarte et plusieurs ministres pour ces événements.
Source: (EUROPA PRESS)