Les plus de 5 000 habitants restants de la ville congolaise de Kitshanga, dans la province du Nord-Kivu, au nord-est du pays, se sont barricadés chez eux et ont demandé au gouvernement une aide urgente pour chasser les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) qui ont pris le contrôle de la ville vendredi.
Les habitants ont confirmé à Radio Okapi que Kitshanga est désormais une «ville fantôme» où les écoles, les marchés, les magasins, les entreprises et les stations de radio communautaires locales sont fermés.
Les mêmes sources ont confirmé que 90 % de la population de la ville, soit environ 56 000 personnes, avaient fui la ville dans les heures précédentes en direction de Mwesso et qu’une centaine d’autres avaient réussi à trouver refuge dans une base voisine de la mission des Nations unies dans le pays africain. Vendredi, la MONUSCO a porté à 450 le nombre de réfugiés dans ses installations.
Les rebelles se sont camouflés parmi la population tandis que l’activité des six centres médicaux a été suspendue et que tout leur personnel «a fui», selon ces sources. Les guérilleros, désormais en civil, cherchent des responsables de la ville pour les obliger à reprendre leurs activités.
Les autorités congolaises, qui ont dénoncé le fait que le M23 n’a pas procédé au retrait complet aux dates fixées lors du mini-sommet de Luanda – auquel ont participé les présidents de la RDC et du Rwanda, respectivement Félix Tshisekedi et Paul Kagame – et a lancé des opérations dans la région, n’ont pas encore commenté la situation à Kitshanga.
De son côté, la MONUSCO a condamné jeudi «l’offensive militaire du M23 dans le territoire de Masisi» et a évalué à 450 le nombre de personnes déplacées qui ont trouvé refuge dans sa base de Kitshanga, «dont des femmes et des enfants».
«Nos ‘casques bleus’, qui les protègent physiquement, ont également apporté une aide immédiate sous forme de tentes, de nourriture, d’eau et de premiers soins», a-t-il déclaré sur son compte Twitter, où il a appelé les rebelles à «cesser toutes les hostilités et à se retirer des zones occupées, conformément à la ‘feuille de route’ établie dans le communiqué final du mini-sommet de Luanda».
Le groupe rebelle a accusé jeudi la RDC de «créer» le chaos par «l’externalisation du conflit» et a réitéré ses allégations concernant l’utilisation de «mercenaires» par Kinshasa, tout en accusant la MONUSCO d’être le «pilier» des forces gouvernementales et de leurs milices alliées.
Source: (EUROPA PRESS)