Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rejeté dimanche les accusations portées par la principale alliance d’opposition du pays contre la légalité de sa candidature aux élections présidentielles du 14 mai, affirmant que le changement de système de gouvernement du pays le rend qualifié pour un nouveau mandat.
La coalition formée par l’Alliance Nation, principale coalition d’opposition en Turquie, s’est demandé si Erdogan commettait une irrégularité en se présentant à nouveau, car il a déjà effectué les deux mandats prévus par la constitution en remportant les élections de 2014 et 2018.
Ce dimanche, en revanche, Erdogan s’en est tenu à l’interprétation juridique proposée par son Parti de la justice et du développement (AKP), arguant qu’il n’a effectué qu’un seul mandat, celui qu’il a obtenu en 2018, car la transformation politique du pays en un modèle présidentiel l’année précédente représentait une table rase sur la durée de son mandat.
«La Turquie a été transformée en un nouveau système de gouvernement grâce aux élections de 2018, ce qui signifie un redémarrage du système lui-même. Par conséquent, de par la raison et la loi, le président qui a été élu en 2018 est le premier président de ce nouveau système», a déclaré Erdogan lors d’un rassemblement dans la province égéenne de Denizili.
Erdogan a profité de l’occasion pour reprocher à l’opposition d’avoir attendu le dernier moment pour dénoncer la validité de sa candidature. «Je suis président depuis quatre ans et demi, où étiez-vous pendant tout ce temps ?», s’est interrogé le dirigeant à propos de la victoire de son référendum de 2017 sur la modification de la Constitution à cet égard, «si claire qu’elle ne laisse aucune place au doute».
Les experts juridiques consultés par le portail d’information Duvar se sont rangés du côté de l’opposition : Erdogan ne pourrait se représenter qu’en cas de convocation d’élections par le parlement avec 360 voix en sa faveur — sur le total de 600 sièges de la chambre –.
Un tel cas ne pourrait pas se produire car la coalition gouvernementale qu’il dirige, l’Alliance populaire, ne compte que 335 sièges, rappelle l’avocat spécialiste du droit constitutionnel Korkut Kanadoglu.
Source: (EUROPA PRESS)