Le ministère éthiopien de l’éducation a annoncé le début du processus de reconstruction de plus de 70 écoles détruites par la guerre entre l’armée éthiopienne et le Front populaire de libération du Tigré (TPLF).
La reconstruction sera financée par la Banque mondiale (BM), l’organisation caritative allemande Menschen für Menschen et le Fonds fiduciaire de la diaspora éthiopienne (DTF), et commencera dans les régions voisines d’Amhara et d’Afar, également touchées par le conflit.
Le ministre éthiopien de l’éducation, le professeur Berhanu Nega, a assuré que les écoles seront construites conformément aux normes en vigueur et dotées des infrastructures nécessaires, selon la «norme d’Addis».
Cette annonce fait suite à une rencontre vendredi entre le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, et une délégation du FPLT, pour la première fois depuis la signature de l’accord de paix à Pretoria (Afrique du Sud) en novembre dernier, qui a défini les lignes directrices pour résoudre deux années de conflit violent qui a dévasté le nord du pays.
Le conflit du Tigré a éclaté en novembre 2020 à la suite d’une attaque du TPLF contre la principale base de l’armée à Mekelle. Le gouvernement du Premier ministre a ensuite ordonné une offensive contre le groupe après des mois de tensions politiques et administratives, notamment le refus du TPLF de reconnaître le report des élections et sa décision d’organiser des élections régionales en dehors d’Addis-Abeba.
Le TPLF a accusé Abiy d’attiser les tensions depuis son arrivée au pouvoir en avril 2018, lorsqu’il est devenu le premier Oromo à prendre ses fonctions. Jusqu’alors, le TPLF était la force dominante au sein de la coalition au pouvoir en Éthiopie depuis 1991, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF), fondé sur des critères ethniques. Le groupe s’est opposé aux réformes d’Abiy, qu’il considère comme une tentative de saper son influence.
Le conflit qui s’ensuit devient l’un des plus brutaux de l’histoire récente du continent. Le médiateur de l’Union africaine (UA) pour le Tigré, Olusegun Obasanjo, a estimé dans une interview récente que quelque 600 000 personnes pourraient avoir péri pendant la guerre, une estimation à peu près corroborée par les experts internationaux du conflit.
Des responsables éthiopiens s’exprimant sous couvert d’anonymat ont déclaré au même média que le nombre de morts était estimé à environ 100 000.
Source: (EUROPA PRESS)