Les avocats de la défense ont confirmé que le tribunal de première instance de Tunisie jugera cette semaine les dirigeants de l’opposition détenus pour «conspiration contre la sécurité de l’État».
S’adressant à l’agence de presse tunisienne TAP, les avocats ont confirmé que l’affaire serait fondée sur les articles 68 et 72 du code pénal, qui prévoient cinq ans de prison pour les crimes contre la sécurité de l’État et deux ans si l’acte n’est pas commis.
L’article 72, quant à lui, punit de la peine de mort les auteurs de «tentative de changement de la forme du gouvernement, d’incitation à prendre les armes les uns contre les autres ou de provocation au désordre, au meurtre ou au pillage sur le territoire tunisien».
Selon le gouvernement tunisien, l’arrestation du leader du parti d’opposition Ennahda et ancien président du parlement, Rachid Ghanuchi, fait suite à ses «déclarations incendiaires».
En outre, les sièges d’Ennahda et du Front de salut national ont été fermés et les réunions dans les locaux interdites, une décision que le gouvernement a présentée comme faisant partie de l’état d’urgence en vigueur dans le pays. Ceci a conduit l’opposition à dénoncer une dérive autoritaire du pays et à demander la démission du président Kais Saied.
Ces derniers jours, les Etats-Unis, les Nations Unies et l’Union Européenne ont condamné l’arrestation de Ghanuchi et de trois autres leaders de l’opposition, Belgacem Hassen, Mohamed Cheniba et Mohamed Gumani. Le ministre tunisien des affaires étrangères a toutefois qualifié mercredi les déclarations de la communauté internationale de «commentaires inacceptables».
Source: (EUROPA PRESS)