Le gouvernement français a annoncé dimanche qu’il procédait à une «opération d’évacuation rapide» de son personnel diplomatique et de ses ressortissants au Soudan, à la suite des affrontements qui ont éclaté le 15 avril entre l’armée et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF).
Le ministère français des Affaires étrangères a indiqué que cette opération était coordonnée avec le ministère de la Défense et que des contacts étaient en cours avec «toutes les parties» ainsi qu’avec «les partenaires et alliés européens».
Cette opération concerne les ressortissants de ces Etats, ainsi que le personnel diplomatique européen», a-t-il indiqué dans un communiqué publié sur son site Internet, sans donner plus de détails sur les personnes concernées.
Suite à cela, le RSF a dénoncé dans un communiqué publié sur son compte Twitter que ses forces »ont été attaquées par des avions (de l’armée) lors de l’évacuation de citoyens français de l’ambassade du pays».
Ils précisent que ces attaques, qui ont eu lieu »pendant la traversée de Bahri à Omdurman», »ont mis en danger la vie de citoyens français» et précisent que l’un d’entre eux a été blessé, sans que Paris n’ait fait de commentaire à ce sujet.
RSF souligne par ailleurs qu’elle s’est «pleinement coordonnée» avec la France pour l’évacuation et précise que «cette violation flagrante du droit international et humanitaire et de la trêve déclarée a été constatée par des membres de l’ambassade de France, qui ont documenté l’incident».
Face à cette attaque lâche et pour préserver la vie des citoyens français, les forces de sécurité ont dû ramener le convoi à son point de départ», ont-elles déclaré, tout en réitérant leur «engagement total» à respecter le cessez-le-feu de trois jours déclaré vendredi à l’occasion de l’Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois de Ramadan.
Dans un second communiqué, le RSF dénonce un nouveau bombardement de l’armée à Kafuri, qu’il qualifie de «continuation de sa position de ne pas tenir ses promesses». Elle a accusé les «forces putschistes» d’avoir tué plusieurs civils lors de cette attaque.
Nous condamnons fermement ce comportement perfide, qui n’est pas conforme à l’engagement déclaré d’un armistice de 72 heures», a déclaré l’organisation. L’armée soudanaise n’a pas encore commenté ces allégations.
Ces dernières heures, les États-Unis ont évacué tous les diplomates et leurs familles de leur ambassade dans la capitale soudanaise, Khartoum, et ont suspendu leurs opérations. L’Espagne dispose déjà d’avions à Djibouti, prêts à entreprendre la mission d’évacuation lorsque la situation le permettra.
Les hostilités ont éclaté dans un contexte de tensions croissantes liées à l’intégration des forces de sécurité soudanaises – dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo, alias «Hemedti», qui est également vice-président du Conseil souverain de transition – dans les forces armées, un élément clé de l’accord signé en décembre en vue de former un nouveau gouvernement civil et de relancer la transition.
Les pourparlers ont débuté sous médiation internationale après que le chef de l’armée et président du Conseil souverain de transition, Abdelfattah al-Burhan, a mené un coup d’État en octobre 2021 qui a évincé le premier ministre d’unité de l’époque, Abdullah Hamdok, qui avait été nommé à ce poste à la suite de contacts civils et militaires après le soulèvement d’avril 2019 qui a mis fin à 30 ans de règne d’Omar Hassan al-Bashir.
Source: (EUROPA PRESS)