
L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a prévenu que l’épidémie de choléra déclarée fin septembre en Haïti se propage à un rythme «alarmant», notamment dans la capitale Port-au-Prince, avec au moins 97 décès et 8 500 patients traités dans ses structures depuis lors.
«Nos centres actuels deviennent surpeuplés et nous serons bientôt à pleine capacité», a prévenu Mumuza Muhindo, directrice de MSF Haïti.
L’ONG a confirmé que les 389 lits disponibles dans ses six centres de traitement sont presque tous occupés. «L’évolution de l’épidémie est très inquiétante», a déclaré M. Muhindo, soulignant que ses centres reçoivent déjà environ 270 patients par jour.
MSF est l’une des rares organisations à travailler en partenariat avec les autorités sanitaires haïtiennes pour lutter contre la propagation du choléra, «dont la résurgence est symptomatique d’une situation humanitaire et sanitaire catastrophique», déplore l’ONG.
Selon les travailleurs humanitaires de MSF, la reprise de l’approvisionnement en carburant le 4 novembre, après des semaines sous le contrôle d’une bande armée, «n’a pas entraîné de changement significatif de la situation dans le pays» car il est encore trop cher.
En conséquence, le mouvement des camions-citernes d’eau potable a été réduit, et donc l’accès à l’eau potable.
«La ville est pleine d’ordures qui n’ont pas été ramassées depuis des mois», a déploré M. Muhindo. «Il n’y a pas de distribution d’eau dans des quartiers comme Brooklyn, à Cité Soleil, où les routes sont coupées par les ordures et inondées par les caniveaux et les égouts bouchés, ce qui provoque des inondations massives», a-t-il averti.
MSF se dit » prêt à commencer la mise en œuvre d’une campagne de vaccination en soutien aux autorités sanitaires » et à compléter les autres activités d’eau et d’assainissement et de promotion de la santé avec plusieurs centaines de milliers de doses de vaccins allouées au pays par le Groupe international de coordination (GIC).