Le gouvernement hondurien a décrété l’état d’urgence pour au moins les 30 prochains jours afin de tenter de contenir les taux de criminalité élevés, notamment dans les villes de Tegucigalpa et de San Pedro Sula.
Les autorités ont ciblé certains des quartiers les plus troublés des deux grandes villes du Honduras, où les gangs ont intensifié leurs activités criminelles, notamment les vols et les extorsions.
«Nous devons être implacables contre le crime organisé», a déclaré le directeur de la police nationale hondurienne, Gustavo Sánchez, lors du lancement d’une opération spéciale qui a débuté par une cérémonie improvisée dans un quartier du sud de Tegucigalpa.
Depuis, des centaines de policiers procèdent à des perquisitions et à des arrestations dans certaines de ces zones contrôlées par les gangs Mara-18 et Mara Salvatrucha, principales cibles de cette opération, selon M. Sánchez, qui a demandé aux agents de respecter pleinement les droits de l’homme.
Malgré cette mesure, les autorités ont expliqué qu’elle ne concernera que les membres de ces types d’organisations, ce qui signifie que le reste du public dispose d’une liberté de mouvement totale pour mener ses activités normales, bien qu’il puisse être retenu par les agents jusqu’à ce que son identité soit vérifiée.
Sur les presque 300 municipalités que compte le pays, seules deux, celles de Tegucigalpa et de San Pedro Sula, sont concernées par cette mesure. Dans la capitale, 89 quartiers font l’objet d’interventions, tandis que dans la deuxième ville, il y en a 73, rapporte le quotidien hondurien «La Prensa».
Jeudi dernier, le président hondurien Xiomara Castro a annoncé la mise en œuvre de l’état d’urgence qui durera au moins jusqu’au 6 janvier en raison de » l’urgence nationale » à laquelle le pays est confronté en raison de l’augmentation de la criminalité.
Le décret approuvé par Castro stipule qu'»en vertu de la grave perturbation de la paix et de la sécurité» dans les principales villes du pays causée par des groupes criminels, il a été décidé de «suspendre les garanties établies dans la Constitution» et d’habiliter la police à arrêter les personnes qu’elle considère comme responsables «de l’association, de l’exécution ou des liens» avec les crimes et la délinquance.
Cette mesure n’est pas sans rappeler une mesure similaire annoncée par l’un de ses voisins également en difficulté, le Salvador, où son président, Nayib Bukele, a instauré l’état d’urgence pendant plus de sept mois, sous le coup de critiques et de plaintes pour violation des droits de l’homme émanant d’organisations internationales.