L’UE envisage une nouvelle série de sanctions à l’encontre de la Russie en représailles à sa dernière vague d’attaques contre des infrastructures civiles en Ukraine. Elle envisage d’imposer des sanctions à quelque 200 personnes, dont de hauts responsables militaires et politiques, et d’étendre les restrictions au secteur financier et aux exportations de la Russie.
Dans un message sur les médias sociaux, le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, a annoncé la proposition d’un neuvième train de sanctions en réponse aux attaques menées par la Russie contre des infrastructures civiles en Ukraine ces dernières semaines. «Le président russe Vladimir Poutine intensifie la guerre contre l’Ukraine, il a déjà utilisé la faim et la nourriture comme arme de guerre et maintenant il veut utiliser l’hiver, laissant les Ukrainiens dans le noir et les laissant mourir de froid», a dénoncé le chef de la diplomatie européenne, critiquant les «attaques inhumaines» contre les infrastructures ukrainiennes.
La proposition, déballée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dans une autre vidéo, prévoit d’étendre la liste des personnes sanctionnées pour y ajouter près de 200 personnes et entités, dont les forces armées russes. Parmi ces personnes figurent des ministres, des gouverneurs, des dirigeants de partis politiques russes et des représentants de la Douma.
Les sanctions visent les responsables des attaques de missiles contre des cibles civiles, ainsi que d’autres crimes de guerre tels que l’enlèvement d’enfants ukrainiens vers la Russie et le vol de la production agricole ukrainienne, a déclaré Mme Von der Leyen.
En ce sens, l’UE propose de bloquer l’accès de Moscou aux drones et autres armes sans pilote qui pourraient être utilisés contre les civils en Ukraine et propose une interdiction des exportations directes vers la Russie et des exportations vers des pays tiers tels que l’Iran, qui a fourni du matériel que la Russie utilise contre le pays voisin. D’autres mesures économiques de ce neuvième paquet concerneront le secteur minier, notamment un veto sur les investissements miniers en Russie.
Sur le plan financier, le train de mesures vise à renforcer les mesures prises à l’encontre des banques russes, en retirant trois entités supplémentaires du système de transaction SWIFT et en interdisant les transactions de la Banque de développement régional russe. Pour lutter contre la propagande russe, l’UE va suspendre la diffusion en Europe de quatre autres chaînes, après la suspension de Russia Today et de Sputnik.
Des sources diplomatiques ont expliqué à Europa Press que le premier débat sur le nouveau cycle de sanctions aura lieu vendredi au niveau des ambassadeurs des 27 États membres de l’UE et qu’ils espèrent parvenir à un accord avant le sommet des dirigeants européens du 15 décembre à Bruxelles.
La Haute Représentante a défendu le neuvième train de sanctions contre la Russie comme «une autre preuve très tangible de la fermeté de l’action en faveur de l’Ukraine». «Nous continuerons à accroître la pression sur la Russie, et nous le ferons aussi longtemps qu’il le faudra», a-t-il souligné.