Les dirigeants de l’Union européenne (UE) ont convenu jeudi, à leur arrivée à leur sommet à Bruxelles, d’appeler à une réponse commune à la loi américaine sur la réduction de l’inflation (IRA) avec un paquet de 369 milliards de dollars de subventions pour stimuler les investissements aux États-Unis, ce que les États membres et Bruxelles considèrent comme préjudiciable à l’industrie européenne.
En ce sens, le président français Emmanuel Macron a souligné que la lettre envoyée hier par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, «va dans la bonne direction» en proposant un «fonds souverain européen» qui fonctionnerait comme un instrument financier de l’UE pour contrecarrer l’effet de la réglementation américaine.
«Nous avons besoin d’une concurrence égale et de défendre notre projet de technologie verte», a déclaré le dirigeant français, qui a appelé à une réponse pour «renforcer» l’industrie européenne et la maintenir «compétitive».
Dans le même ordre d’idées, le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a appelé à une «réponse commune» de l’Europe à la question des subventions, au lieu d’appliquer les aides au niveau national, avertissant que dans cet environnement, l’Europe risque de se désindustrialiser. «Cela semble être un jeu de qui a la plus grande poche, en fin de compte nous avons la pression des États-Unis et nous avons besoin d’une réponse qui respecte le marché unique, qui est notre plus grand atout et nous devons le préserver», a-t-il déclaré.
Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est félicité du fait que les États-Unis transforment leur économie pour contribuer à stopper le changement climatique dû à l’homme et à se moderniser, mais il a prévenu que, dans le même temps, ils devaient le faire «d’une manière qui n’affecte pas la compétitivité de l’Europe». «Il ne fait aucun doute que nous en parlerons souvent et à plusieurs reprises», a-t-il déclaré.
Son homologue lituanien, Gitanas Nauseda, a quant à lui appelé à une approche unie et à la solidarité entre les États-Unis et l’Europe. «Nous devons étudier chaque cas individuellement et il existe un groupe de travail qui donnera des directives pour janvier», a-t-il déclaré, insistant sur le fait qu’en Lituanie, l’inflation est supérieure à 20 % et suscite de grandes inquiétudes.
Pour le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, le problème devrait être résolu en utilisant les reliquats d’autres fonds et en révisant les mécanismes existants afin de garantir un décaissement plus rapide. «Nous ne sommes pas de grands fans de l’utilisation d’argent frais», a plaisanté le libéral néerlandais.
«J’ai l’impression que tous les États membres sont sur la même longueur d’onde», a souligné le président du Conseil européen, Charles Michel, qui a appelé à un «rééquilibrage» avec les États-Unis, ainsi qu’avec la Chine, et a exhorté les dirigeants à donner un «signal» jeudi que l’UE est unie pour protéger l’environnement économique.