
Le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a souligné l’importance que les élections législatives anticipées en Tunisie, prévues ce dimanche, soient «libres et équitables», en même temps qu’il a appelé à la «protection des libertés fondamentales», alors que l’opposition se plaint de la dérive autoritaire du président, Kais Saied.
M. Blinken, qui a rencontré M. Saied dans le cadre du sommet États-Unis-Afrique à Washington, a souligné que les relations bilatérales «sont plus fortes lorsqu’il existe un engagement commun en faveur de la démocratie et des droits de l’homme», avant d’appeler à des «réformes inclusives pour renforcer les équilibres démocratiques du pouvoir».
«Blinken a réitéré le profond engagement des États-Unis envers la démocratie tunisienne et le soutien des aspirations du peuple tunisien à un avenir démocratique et prospère», a déclaré le département d’État dans un communiqué, dans lequel il a exprimé le «soutien ferme» de Washington à la Tunisie «face à la crise économique actuelle, exacerbée par l’agression de la Russie contre l’Ukraine».
Pour sa part, M. Saied a remercié Washington pour son soutien à la Tunisie et a justifié les actions qu’il a entreprises depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle il s’est arrogé tous les pouvoirs après avoir dissous le gouvernement et suspendu le parlement, qui a ensuite été dissous. Il a déclaré que ses actions ont été causées par «une crise marquée par l’inaction et l’indifférence du gouvernement et du parlement alors en place».
Le dirigeant tunisien a indiqué que l’appareil judiciaire était également touché par la crise en raison de la «corruption» et des «interférences politiques», tout en affirmant que la situation menaçait de déclencher une guerre civile, ce qui l’a conduit à s’arroger tous les pouvoirs. «Cette décision était une demande populaire scandée par les citoyens lors de notre rencontre», a-t-il expliqué.
«Je n’ai pas voulu dissoudre le Parlement parce que je voulais respecter la Constitution de 2014, qui ne me permettait pas de le faire. Je n’avais pas d’autre alternative pour sauver la nation», a-t-il déclaré, faisant référence à sa décision de dissoudre définitivement le corps législatif après une réunion télématique au cours de laquelle ses membres ont voté l’annulation de toutes ses décisions exceptionnelles, selon l’agence de presse étatique tunisienne TAP.
Une grande partie de l’opposition a annoncé son boycott des élections, comme elle l’a fait pour le référendum constitutionnel de juillet, qui a renforcé les pouvoirs du président et réduit le poids du parlement. L’amendement constitutionnel et les élections législatives font partie de la «feuille de route» annoncée par M. Saied pour mettre fin à la crise, bien que l’opposition affirme qu’il cherche à monopoliser le pouvoir de l’État.






