L’Iran a condamné jeudi les récentes sanctions prises par l’UE à l’encontre de 20 personnes et d’une entité liées à la violente répression des manifestations liées à la mort de la jeune Mahsa Amini.
«Les droits des femmes et de tous les membres de la nation iranienne ont toujours été respectés, comme l’accès des femmes à l’éducation, l’égalité des droits et le respect des droits de l’homme», a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué repris par l’agence de presse Mehr.
Elle a expliqué qu’elle «n’accepte pas les faux agendas organisés dans le cadre d’une campagne politique» visant à «exercer une pression maximale» sur le pays. Elle a également rejeté l’utilisation «instrumentale et sélective» des droits de l’homme comme «outils de promotion des intérêts politiques».
De même, le ministère iranien des Affaires étrangères a condamné l’abus des processus internationaux tant au Conseil des droits de l’homme des Nations unies qu’au Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, qui a publié une déclaration énumérant ses raisons à la suite des sanctions.
«Ces pays n’ont pas l’autorité morale pour prescrire aux autres le respect des droits de l’homme», a-t-il déclaré, avant de noter qu’il «ne tolérera pas les individus et les institutions qui ont été systématiquement impliqués dans la promotion de la violence et du terrorisme».
En ce qui concerne l’accord nucléaire, le ministère iranien des affaires étrangères a conseillé aux pays occidentaux de «ne pas détruire l’atmosphère de coopération technique entre l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)».
«La longue liste des graves violations commises par les parties européenne et américaine lors de la mise en œuvre de l’accord nucléaire oblige l’Iran à faire preuve de réalisme pour l’avenir», a-t-il déclaré, ajoutant que l’objectif est néanmoins de parvenir à un accord «stable» garantissant la levée des sanctions.
Enfin, Téhéran a de nouveau démenti avoir fourni des drones à la Russie pour qu’ils soient utilisés dans la guerre en Ukraine, tout en rappelant que plusieurs gouvernements européens ont envoyé des armes qui sont utilisées dans le cadre de la guerre au Yémen.
«La République islamique d’Iran, tout en protestant vivement contre l’imposition de sanctions inacceptables et infondées par l’Union européenne, estime que l’interaction et le dialogue avec ses membres ne peuvent se faire que dans le respect, la confiance et les intérêts mutuels et communs», a-t-il déclaré.
Cette déclaration intervient après que les États membres de l’UE ont approuvé lundi de nouvelles sanctions contre Téhéran en raison de la répression des manifestations pacifiques et du soutien militaire apporté à la Russie par la fourniture de drones utilisés par Moscou pour attaquer des cibles civiles en Ukraine.
Les nouvelles sanctions incluent 20 nouvelles personnes. Ce faisant, l’UE élargit les sanctions existantes pour les violations des droits fondamentaux, ce qui porte le nombre total de personnes concernées par les restrictions à 146 individus et 15 entités.