Les forces de sécurité pakistanaises ont mis fin mardi à une émeute survenue dimanche dans un poste de police du département de lutte contre le terrorisme (CTD) de la ville de Bannu, dans la province septentrionale de Khyber Pakhtunkhwa, au cours de laquelle des détenus ont pris des otages à l’intérieur des locaux.
Des sources de sécurité citées par la chaîne de télévision pakistanaise Geo TV ont indiqué que l’opération s’est terminée tôt mardi et ont ajouté que plusieurs agents ont été blessés, bien que les autorités n’aient pas encore donné d’évaluation de la situation. Lundi, le gouvernement avait été en contact avec le Tehrik-i-Taliban Pakistan (TTP), qui a revendiqué l’incident, pour tenter de résoudre la crise.
Les émeutiers, membres du TTP, avaient demandé à passer en toute sécurité en Afghanistan. Le groupe a confirmé que ses membres détenus au poste de police avaient participé à des émeutes et pris des otages, et a appelé les chefs religieux de Bannu à intervenir pour éviter toute nouvelle effusion de sang, comme le rapporte le quotidien pakistanais Dawn.
Selon des sources des services de renseignement citées par l’agence de presse allemande DPA, l’opération s’est soldée par la mort de 26 miliciens et le sauvetage de huit otages, dont certains étaient blessés. Cinq soldats et trois membres d’un commando spécial qui a pris d’assaut l’établissement ont également été blessés.
L’autorité nationale pakistanaise de lutte contre le terrorisme a déclaré la semaine dernière que le groupe TTP, connu sous le nom de Taliban pakistanais, avait étendu ses réseaux pendant les pourparlers de paix avec le gouvernement, ajoutant que le retrait américain d’Afghanistan lui avait permis d’accroître ses activités dans le pays voisin, près de deux semaines après que le groupe armé eut annoncé la fin d’un cessez-le-feu.
Le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a souligné que Washington «se tient prêt à aider» le Pakistan dans la lutte contre le groupe. «Le contexte général est que le gouvernement du Pakistan est un partenaire lorsqu’il s’agit de ces défis partagés, y compris ceux posés par les groupes terroristes en Afghanistan et le long de la frontière afghano-pakistanaise», a-t-il déclaré lors de son point de presse quotidien lundi.
Le gouvernement pakistanais a déclaré que la décision du TTP de rompre le cessez-le-feu et de reprendre ses attaques dans le pays devrait inquiéter les talibans afghans, qui ont joué un rôle de médiateur dans les pourparlers entre Islamabad et le groupe armé pour tenter de parvenir à un accord de paix.
Le TTP, qui diffère des talibans afghans sur le plan organisationnel mais suit la même interprétation rigoriste de l’islam sunnite, chapeaute plus d’une douzaine de groupes militants islamistes opérant au Pakistan, où ils ont tué quelque 70 000 personnes en deux décennies de violence.
Source: (EUROPA PRESS)