Le bilan de l’attentat suicide commis lundi par le Tehrik-i-Taliban Pakistan (TTP), connu sous le nom de Taliban pakistanais, dans une mosquée de la ville pakistanaise de Peshawar, capitale de la province septentrionale de Jiber Pakhtunkhwa, s’est alourdi à plus de 30 morts et près de 150 blessés.
Des sources citées par la chaîne de télévision pakistanaise ont indiqué qu’à ce jour, 32 personnes ont été confirmées mortes, tandis que 147 autres ont été blessées. Il n’est donc pas exclu que le bilan s’alourdisse dans les prochaines heures.
Le kamikaze se trouvait au premier rang lors d’un service de prière à la mosquée avant de déclencher la charge explosive qu’il portait sur lui, après quoi le TTP a publié une déclaration sur ses chaînes de propagande affirmant qu’il était membre du groupe.
Parmi les morts figure l’imam de la mosquée Sahibzada Nurulamin, a confirmé la police. L’explosion a provoqué l’effondrement d’une partie du toit de la mosquée, et l’on craint que de nombreuses victimes soient encore coincées dans les décombres, comme le rapporte le journal pakistanais «Daily Jang».
Le chef de la police de Peshawar, Ejaz Jan, a déclaré que l’on ne savait pas encore combien de personnes étaient coincées dans les décombres de la mosquée, située près du poste de police principal. «Nous sommes concentrés sur l’opération de sauvetage», a-t-il déclaré.
A cet égard, Jan a précisé qu'»entre 300 et 400 policiers participent habituellement aux prières». «S’il y a eu une explosion dans la zone, c’est un problème de sécurité, mais une enquête donnera plus de détails», a-t-il déclaré, selon la chaîne de télévision pakistanaise Geo TV.
À la suite de l’attaque, le département provincial de la santé a déclaré une «urgence médicale» et a demandé à tous les agents de santé de rester en alerte pour faire face au grand nombre de victimes. Par ailleurs, l’inspecteur général de la police d’Islamabad, Akbar Nasir Jan, a placé la capitale en «alerte de sécurité élevée» à la suite de l’attaque, a indiqué la police d’Islamabad sur son compte Twitter.
CONDEMNS Le président pakistanais Arif Alvi a condamné l’attaque «odieuse et lâche» et a juré que «les responsables seront traqués et punis». «Condoléances aux familles qui ont perdu un membre innocent et prières pour les blessés. Le terrorisme doit être enterré pour toujours», a-t-il déclaré.
L’incident a également été condamné par le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif, qui a souligné que le fait que l’attaque ait été perpétrée à l’intérieur d’une mosquée montre que les responsables «n’ont rien à voir avec l’islam».
«Ces terroristes tentent de susciter la peur en s’attaquant à ceux qui défendent le Pakistan», a déclaré M. Sharif, qui se rendra bientôt à Peshawar. Suite à cela, le ministre des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto-Zardari, a promis des mesures drastiques pour s’attaquer aux terroristes et à ceux qui les soutiennent.
L’ancien Premier ministre pakistanais Imran Jan a fermement condamné l’attaque et a présenté ses condoléances aux familles des victimes. «Il est impératif d’améliorer notre capacité de collecte de renseignements et d’équiper adéquatement nos forces de police pour combattre la menace croissante du terrorisme», a-t-il déclaré.
De son côté, l’ambassade des États-Unis au Pakistan a transmis ses «profondes condoléances» aux familles des victimes de cette «horrible attaque». «Les États-Unis sont aux côtés du Pakistan pour condamner toutes les formes de terrorisme», a-t-il ajouté.
Les forces de sécurité pakistanaises ont intensifié leurs opérations contre le TTP ces dernières semaines, après que le groupe armé a annoncé fin novembre la fin d’un cessez-le-feu avec les autorités pakistanaises dans le cadre des contacts établis par les talibans afghans après leur prise de pouvoir en Afghanistan en août 2021.
Le TTP, qui diffère des talibans afghans sur le plan organisationnel mais suit la même interprétation rigoriste de l’islam sunnite, regroupe plus d’une douzaine de groupes militants islamistes opérant au Pakistan, où ils ont tué quelque 70 000 personnes en deux décennies de violence.
Source: (EUROPA PRESS)