Les Nigérians retournent aux urnes pour élire les gouverneurs des États les plus influents du pays

Image
Image d’archive des élections au Nigeria – Europa Press/Contacto/Marvellous Durowaiye

La population nigériane se rend à nouveau aux urnes ce samedi pour élire 28 des 36 gouverneurs d’État du pays, moins d’un mois après les élections présidentielles chaotiques, dans une élection où l’opposition cherche à consolider le bon résultat obtenu en février et le All Progressives Congress (APC) au pouvoir cherche à donner un coup sur la table après la faiblesse affichée lors des élections précédentes, les deux sachant l’importance extraordinaire du contrôle local des États nigérians.

La clé de la bataille électorale de samedi se situe dans l’État de Lagos, centre commercial du Nigeria et bastion traditionnel du parti au pouvoir et du président élu du pays, Bola Tinubu, qui doit maintenant faire face à une menace sans précédent sous la forme du parti travailliste émergent de Peter Obi – le troisième candidat le plus voté lors de l’élection présidentielle et vainqueur de l’élection de l’État – et de son candidat au poste de gouverneur de l’État, Gbadebo Rhodes-Vivour.

Le deuxième parti le plus voté en février, le People’s Democratic Party, menace également la domination de Tinubu à Lagos par le choix de son candidat au poste de gouverneur, Azeez ‘Jandor’ Olajide Adediran.

Tous deux visent à battre l’actuel gouverneur de l’État et le choix de Tinubu, Babajide Sanwo-Olu, qui brigue un second mandat dans des conditions bien plus difficiles qu’il y a quatre ans, lorsque le PTC était la force politique incontestée du pays. Aujourd’hui, les analystes consultés par le quotidien nigérian «Premium Times» s’attendent à une rude bataille non seulement à Lagos, mais aussi dans les États d’Oyo, de Kano, d’Adamawa, de Nasarawa, de Bauchi, du Delta et de Rivers.

L’IMPORTANCE DES GOUVERNEURS Les gouverneurs nigérians jouissent d’un pouvoir extraordinaire dans le pays. Ils sont responsables de la politique locale grâce à un réseau de relations avec les notables tribaux et les communautés religieuses, et leur domination s’étend sur des territoires aussi vastes que certaines nations africaines.

Les gouverneurs nigérians, rappellent les experts de Radio France Internationale (RFI), jouent également un rôle clé dans les nominations politiques, tant au niveau local que national ; leur soutien est même indispensable pour devenir chef traditionnel ou président du Nigeria.

Rappelons que lors des élections présidentielles, Atiku Abubakar du People’s Democratic Party (PDP) a été trahi par cinq gouverneurs de son parti, responsables de l’échec électoral du candidat dans leurs Etats respectifs.

Sauf contretemps ou décisions judiciaires, les vainqueurs des élections de gouverneurs d’aujourd’hui prêteront serment le 29 mai.

Source: (EUROPA PRESS)