Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré jeudi que les élections présidentielles et législatives du 14 mai seraient «un message à l’Occident» et a ajouté que le vote serait «un tournant» pour le pays eurasien.
La Turquie enverra un message à l’Occident lors de ces élections. Ce pays ne regarde pas ce que dit l’Occident, ni dans la lutte contre le terrorisme, ni dans la détermination de ses politiques économiques», a déclaré le président, qui est candidat à sa réélection.
Dans une interview accordée à CNN Turk, il a déclaré que «l’Occident a des projets pour la Turquie» et a critiqué le récent voyage du président français Emmanuel Macron en Chine. Qu’est-ce qui se cache derrière le voyage de Macron en Chine, quel est l’état des relations (de la France) avec les États-Unis, pourquoi Macron s’est-il rendu en Chine ?
Dans ce contexte, M. Erdogan a souligné que le scrutin du 14 mai «sera un tournant» et s’est dit confiant dans sa victoire au premier tour, «sans aucune difficulté». L’Occident est contre Erdogan. Je ne citerai pas les journaux. Le front contre Erdogan est un front contre la nation. Le 14 mai sera un tournant», a-t-il affirmé.
Le dirigeant turc a également critiqué le parti démocratique des peuples (HDP) pro-kurde pour avoir proposé une amnistie pour les personnes condamnées pour terrorisme en cas de victoire de l’opposition. Nous sommes dans un État où la loi règne», a déclaré M. Erdogan.
L’ancien député du HDP et maire d’Agri, Sirri Sakik, a récemment déclaré que le parti soutiendrait une amnistie et a appelé le leader du Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu, à s’exprimer sur ce qui est discuté avant les élections.
Kiliçdaroglu se présente en tant que candidat d’unité soutenu par six partis au total. Bien que le HDP n’ait pas officiellement soutenu le leader du CHP, il a déclaré qu’il ne présenterait pas de candidat à l’élection présidentielle, ouvrant ainsi la porte à ses partisans pour qu’ils optent pour le candidat de l’unité afin de tenter de déloger Erdogan.
À cet égard, M. Erdogan a critiqué le fait que «le CHP et ses partenaires se sont rendus à l’agenda anti-turc du HDP, du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG)». Le PKK et la milice kurdo-syrienne YPG sont considérés comme des groupes terroristes par Ankara.
M. Erdogan affrontera trois autres candidats à l’élection présidentielle, dont M. Kiliçdaroglu, dans une course qui devrait être serrée, selon les derniers sondages. Pour sortir victorieux du premier tour de l’élection présidentielle, les candidats doivent obtenir plus de 50 % des voix.
Dans le cas contraire, la commission électorale, qui a rejeté les recours de l’opposition contre la candidature d’Erdogan, a prévu un second tour pour le 28 mai. Les opposants insistent sur le fait qu’Erdogan est en violation de la constitution, qui établit un maximum de deux mandats, bien que le président ait invoqué la réforme constitutionnelle de 2017 et souligné que l’amendement remettait le compteur à zéro.
Source: (EUROPA PRESS)