Le gouvernement saoudien va libérer lundi «unilatéralement» plus de 100 prisonniers pour les transférer au Yémen, un jour après la fin d’un échange de prisonniers entre les Huthis et les autorités internationalement reconnues du pays.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a confirmé sur son compte Twitter qu’il «facilite» la «libération unilatérale de 104 anciens détenus d’Abha en Arabie saoudite vers Sanaa et Aden au Yémen». Le premier vol avec plus de 50 anciens détenus a décollé», a-t-il ajouté.
Ces libérations interviennent au lendemain de trois jours d’échanges de prisonniers à la suite d’un accord conclu le 20 mars dans la capitale suisse, Berne, lors d’une réunion coprésidée par le CICR et le bureau de l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg.
Le président du Conseil politique suprême du Yémen, Mahdi al-Mashat, a salué le récent échange de prisonniers avec le gouvernement internationalement reconnu et a confirmé que les récents contacts avec l’Arabie saoudite étaient «positifs».
Al Mashat a déclaré qu’il y avait eu «de nombreux cycles» de discussions visant à parvenir à un accord sur l’échange de prisonniers et a souligné que «les obstacles imposés par les ennemis» et «les années de tourments et de séparation» avaient été surmontés, a rapporté l’agence de presse yéménite SABA.
Mon message à tous ceux qui sont encore derrière les barreaux est que nous leur promettons, ainsi qu’à leurs honorables familles, de faire de notre mieux pour les libérer, quels que soient le prix à payer et les défis à relever», a déclaré le haut responsable huthi depuis la capitale yéménite, Sanaa.
Il a également souligné que les récents entretiens avec une délégation officielle saoudienne à Sanaa étaient «positifs» et a confirmé qu’une autre réunion aurait lieu après la fin du mois de Ramadan, comme l’a rapporté la chaîne de télévision Al Masirah, liée au groupe.
La délégation saoudienne, accompagnée d’une délégation omanaise, a présenté aux Huthis un projet d’accord de paix déjà approuvé par le gouvernement internationalement reconnu, désormais représenté par le Conseil présidentiel, dans le cadre d’une relance du processus de contacts après l’accord de mars entre Riyad et Téhéran sur le rétablissement des relations diplomatiques.
La guerre au Yémen a fini par plonger ce qui était autrefois l’un des pays les plus pauvres du monde dans la pire catastrophe humanitaire actuelle, selon les Nations unies. Plus de 21 millions de Yéménites, soit les deux tiers de la population, auront besoin d’une aide humanitaire cette année et 17 millions d’entre eux auront besoin d’une assistance urgente pour survivre.
Le conflit, qui oppose les Huthis, soutenus par l’Iran, aux autorités internationalement reconnues et soutenues par une coalition dirigée par l’Arabie saoudite, a fait près de 380 000 morts, dont plus de 85 000 enfants, victimes des combats, de la famine ou de maladies, et quatre millions de personnes déplacées, selon les agences de l’ONU.
Source: (EUROPA PRESS)